Une éclosion continue. Temps et photographie
Une recension de Philippe Garnier, publié le« Par temps lumineux, c’est comme si la nature détenait un pouvoir de création infini, dont on ne peut employer qu’une partie infinitésimale. » Tels sont les mots que le pionnier britannique de la photo-graphie William Henry Fox Talbot adresse en 1840 à l’astronome William Herschel. Au XIXe siècle, la nouveauté miraculeuse de cette capture de la lumière inspire les scientifiques autant que les écrivains. Ce regard émerveillé, méditatif, Jean-Christophe Bailly entend le faire revivre : « Mystérieuse déposition (selon la filière chimique du photographique) ou singulier envoi (selon la filière optique), l’écriture de la lumière, la photographie, a surgi comme une feuille venant se poser au sein de la “contemplation silencieuse” de la nature pour la révéler. » Ainsi, pour une infime partie d’elle-même, la nature se contemple à travers la photographie. Cette pensée renoue avec les intuitions du philosophe allemand F. W. J. Schelling, lorsqu’il définit la nature comme une « immanence-imminence », une puissance qui ne cesse jamais d’advenir à elle-même. Cette part contemplative résume-t-elle toute la photographie ? Celle-ci n’est-elle pas vouée désormais à l’intervention immédiate et à l’« universel reportage » dont parlait Stéphane Mallarmé ? Pris entre deux pôles – celui de l’intense recueillement et celui de l’extrême banalisation –, l’acte de photographier n’a sans doute jamais été aussi incertain et complexe. Or c’est précisément parce qu’elle est menacée d’effacement dans sa prolifération pixelisée que la photographie doit revenir au centre d’un questionnement. Les œuvres de Bernard Plossu, Sarah Moon, Benoît Fougeirol, Marc Trivier, Anne-Marie Filaire, Marco Barbon, Samuel Hoppe et Valérie Jouve nourrissent ici une méditation sur le temps, la mémoire, la trace et l’ombre, qui se donnent et se dérobent à travers les images.
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