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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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André Comte-Sponville. © Vincent Muller/Opale.photo

Hors-série "S'initier à la philosophie"

André Comte-Sponville : "L’amour de la vie est plus précieux que les doctrines"

André Comte-Sponville, propos recueillis par Sven Ortoli publié le 13 novembre 2023 8 min

Ce sont bien souvent des rencontres – réelles ou littéraires – qui ouvrent les portes de la philosophie. Faut-il pour autant se positionner en disciple ? N’est-ce pas, au contraire, se dispenser de penser ? De Marcel Conche à Etty Hillesum en passant par Svâmi Prajnânpad, les maîtres choisis par le promoteur du « gai désespoir » ont en commun de l’avoir aidé à trouver son propre chemin plutôt que de lui en tracer un : celui de l’amour de la vie quoi qu’il en soit.

 

Quand avez-vous lu pour la première fois un ouvrage de philo et de qui était-il ?

André Comte-Sponville : J’avais 16 ans, ou j’étais près de les avoir. Catholique pratiquant, et même militant (à la JEC, la Jeunesse étudiante chrétienne), j’eus la chance de fréquenter un prêtre d’exception (par l’intelligence, la culture, la sensibilité, le charisme), le père Bernard Feillet, aumônier du lycée François-Villon – où j’étais élève – et qui deviendra au fil du temps un ami très cher. Bernard, au cours de nos discussions, constatant mon goût pour la pensée, m’avait conseillé deux livres : les Pensées de Blaise Pascal et Crainte et Tremblement, de Kierkegaard. Je suis presque certain d’avoir commencé par le premier, qui m’impressionna vivement. Pour ce qu’il disait sur Dieu ? Guère, puisqu’il n’en dit pas grand-chose. Mais pour ce qu’il disait de l’homme, donc de moi : j’y reconnus ma misère et mes contradictions, donc aussi ma grandeur et ma petitesse, ma détresse, ma déréliction, mon incapacité à être heureux, enfin ce qu’il y a de désespérant dans la condition humaine, à quoi la foi seule permet d’échapper, au moins par l’espérance. Puis il y eut Crainte et Tremblement, où je me reconnaissais moins, mais où je retrouvais une forme de tragique, juste traversée (mais point abolie) par un certain rapport à l’absolu ou à la transcendance. Quand je perdrai la foi, un an ou deux plus tard, il restera de ces lectures une certaine conception de l’homme et de la vie, que je penserai encore, des années plus tard, dans les termes de Pascal et de Kierkegaard : j’étais d’accord avec eux pour dire qu’un athée lucide et cohérent ne peut pas échapper à une part de désespoir (puisque l’on meurt), mais je n’étais point disposé pour autant à renoncer aux plaisirs de la vie, laquelle me paraissait d’autant plus précieuse qu’elle était unique. Il faut dire que j’avais lu aussi, vers la même époque, Le Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, où je trouvai d’ailleurs des idées voisines – Pascal, Kierkegaard et Camus, si différents par ailleurs, sont trois penseurs tragiques –, mais qui m’aidera à concilier un certain désespoir et un certain bonheur (ce que j’appellerai, beaucoup plus tard, un « gai désespoir »).

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Article issu du Hors-série n°N°59 novembre 2023 Lire en ligne
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