C’est la faute à Platon !
Platon est un précieux adversaire de la démocratie : les fragilités qu’il pointait il y a 2 500 ans sont plus que jamais actuelles. Mais en jetant la lumière sur les mauvais penchants de ce régime, il nous permet de comprendre comment nous pouvons consolider le pouvoir du peuple.
En ouvrant le journal, ma journée de démocrate a pourtant bien commencé : élections en Côte d’Ivoire et en Haïti ; votation en Suisse ; remise du prix Nobel de la paix à un dissident chinois ; campagne pour les primaires socialistes en France ; publication de documents secrets sur le site de WikiLeaks… Une « prière du matin de l’homme moderne » immédiatement comblée. C’est suspect. Il suffit d’ailleurs d’y regarder d’un peu plus près pour déchanter. La contestation et la violence s’installent chez les Ivoiriens et les Haïtiens. En Suisse, l’Union démocratique du centre (sic) réclame l’expulsion des « criminels étrangers » surnommés « moutons noirs ». La Chine entraîne une vingtaine d’États dans son boycott de la cérémonie des Nobel. La perspective des primaires alimente la guerre des chefs au parti socialiste. L’exigence de transparence intégrale revendiquée par WikiLeaks menace le fonctionnement de la diplomatie. Élections truquées ou contestées, référendums nauséabonds, manipulations, ambitions égoïstes, scandales médiatiques… C’est donc cela, la démocratie ?
Le règne du désordre
Oui, car il n’y a guère que la dictature pour traquer le désordre, interdire les paroles incongrues et mener tambour battant une politique de puissance. Tandis qu’en démocratie… Platon, il y a plus de vingt siècles, a pointé les fragilités de ce système politique dans un texte qui, curieusement, n’a rien perdu de son actualité. Au huitième livre de La République, il décèle trois failles dans le régime qui entend donner le pouvoir au peuple : le désordre, la démagogie et la faiblesse.
Chacun s’accorde à admettre que l’exercice du jugement politique a besoin d’informations objectives et vraies pour pouvoir bien s’exercer. Mais,…
Ces dernières années, le mot de « polarisation » a acquis une place croissante dans le lexique des commentateurs politiques, confrontés…
Brad Pitt dans le rôle de Platon, Meryl Streep dans celui de son épouse et Sean Connery en Socrate? C’est le pari d’Alain Badiou, qui déclare dans…
Depuis l’invasion de l’Ukraine, les responsables politiques et les commentateurs rivalisent de termes pour désigner le caractère non-démocratique…
De la querelle connue entre Platon, le professeur, et Aristote, l’élève, Luc de Brabandere et Anne Mikolajczak tirent l’idée qu’elle fut et reste le moment…
Face à l’influence des réseaux sociaux et des intérêts privés, la démocratie semble vaciller. Paradoxalement, c’est un philosophe chinois, Zhao…
Jeudi 28 mai, le pouvoir chinois va imposer une loi dite “de sécurité nationale” destinée à faire taire toute contestation à Hongkong. Une…
Si les États-Unis, au-delà des suites du vote du 3 novembre, ont un problème avec la démocratie, c’est que les pères fondateurs se sont…