Europe orientale. Vârcolac

Tobie Nathan publié le 2 min

De la Valachie du XVIIe siècle à “Twilight”, le vampire fascine. Est-ce parce que ce mythe mord à pleines dents dans notre conception de la famille ?

Il y avait eu des morts. Beaucoup. Les villages s’étaient dépeuplés de moitié. On ne trouvait plus une seule planche pour clouer un cercueil. Terrible mitan du XVIIe siècle dans une Europe orientale assaillie par les épidémies de peste et de choléra. C’est alors qu’apparut une explication : les morts sortiraient de leur tombe pour venir se repaître du sang des vivants. Et une pratique, aussi, celle de déterrer le cadavre et de l’examiner. S’il avait gardé l’apparence de la vie, s’il était encore gonflé de sang, si les ongles et les cheveux avaient repoussé, alors les villageois s’écriaient : « Vârcolac ! » (« vampire »), lui plantaient un pieu dans le cœur et le brûlaient. Les cas apparurent presque simultanément en Moldavie (1644) et en Valachie (1652).

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