L’agrégation de philosophie ou le marathon de la réflexion
Les candidats au concours de l’agrégation externe de philosophie passent en ce moment même les redoutables épreuves écrites d’admissibilité. La première étape d’un concours de recrutement de très haut niveau. Mais comment se sent-on quand on prépare un concours pareil ? Nous sommes allés à la rencontre de ces candidats.
La préparation à l’agrégation de philosophie est une expérience intense et unique. Chaque année, environ 1300 candidats s’inscrivent au concours, pour seulement moins d’une centaine de postes à pourvoir : un niveau de compétition extrême. Le processus sélectif comprend trois épreuves écrites et quatre épreuves orales – un marathon pour le candidat.
Contrairement à d’autres, comme celui de médecine ou du barreau, ce concours reste largement méconnu. En effet, il reste une exclusivité française remontant à 1766, lorsque Louis XV recruta soixante agrégés dans trois disciplines : la philosophie, les belles lettres et la grammaire. Aujourd’hui encore, le concours national recrute des professeurs de lycée. L’obtention de l’agrégation permet d’obtenir le graal : devenir enseignant titulaire des établissements de l’enseignement public, soit fonctionnaire de l’État. Le professeur agrégé appartient au corps des agrégés, ce qui lui confère un statut social. Son salaire est plus élevé et son volume horaire devant les élèves est moins important qu’un professeur contractuel ou qu’un professeur certifié.
Le concours est un passage obligé pour tout étudiant désireux d’enseigner et conscient de tous ces avantages. Les écrits en constituent la première étape : trois jours d’épreuves. Les candidats ont sept heures pour commenter un sujet de dissertation. Ils ont auparavant dû préparer un programme très dense [voir ici le programme officiel de l’agrégation externe de philo], exigeant d’eux une maîtrise approfondie d’une multitude de sujets et d’auteurs.
La fatigue, l’anxiété, le stress, la frustration, le découragement caractérisent cette période éprouvante qu’est la préparation du concours. Simone de Beauvoir revient sur cette expérience particulière dans son livre La Force de l’âge (1960). La philosophe a obtenu l’agrégation en juillet 1929. Elle est classée deuxième au concours, juste derrière Jean-Paul Sartre. Non sans sacrifices : « Le sommeil devenait une obsession », raconte-t-elle. « J’avais connu la fatigue, l’année où je préparais l’agrégation. […] Je ne récupérais pas. C’était harassant, cette attente toujours déçue d’un répit que je n’atteignais jamais. J’ai appris à ce moment-là que la lassitude peut être aussi ravageuse qu’une maladie et tuer tout plaisir à vivre. »
Faites-vous primer le désir comme Spinoza, la joie à l'instar de Platon, la liberté sur les pas de Beauvoir, ou la lucidité à l'image de Schopenhauer ? Cet Expresso vous permettra de le déterminer !
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