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Camille Froidevaux-Metterie. © Joanna Tarlet-Gauteur/Signatures pour PM

Féminisme

Le jour où… : les philosophes racontent leur prise de conscience féministe. Camille Froidevaux-Metterie

Camille Froidevaux-Metterie publié le 08 mars 2024 3 min

On ne naît pas féministe, on le devient. En tout cas, certaines injustices et autres événements décisifs de la vie, peuvent déclencher une épiphanie très puissante. Dans le cadre de la semaine du 8 mars qui célèbre la Journée internationale des droits des femmes, nous avons demandé à plusieurs philosophes de raconter ce « déclic » à l’origine d’une prise de conscience féministe existentielle et intellectuelle.

Pour clôturer la semaine, nous vous proposons de lire le témoignage de la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, spécialiste de la question du corps et des rapports de genre.


 

Être enceinte. Avorter. Tels peuvent être les événements par lesquels de nombreuses femmes « entrent en féminisme ». Cela a été le cas pour la philosophe Camille Froidevaux-Metterie. Autrice de l’enquête Un si gros ventre. Expériences vécues du corps enceint (Philosophie magazine Éditeur/Stock, 2023), elle a également signé Le Corps des femmes. La bataille de l’intime (2018), où elle revient sur la vague féministe qui a récemment secoué le monde, et Un corps à soi (2021), où elle analyse la place du corps féminin dans les discours féministes. Elle raconte aujourd’hui le parcours intime, philosophique et incarné qui a déclenché certains « électrochocs » à l’origine de sa prise de conscience féministe. 

 

« Comme bien des femmes, je suis entrée en féminisme par le corps. Ce sont souvent des expériences corporelles pénibles, douloureuses, voire franchement dévastatrices, qui enclenchent une prise de conscience et conduisent à la décision de s’engager. Pour ma part, ce sont mes grossesses qui ont constitué le déclic. 

La première s’est terminée par un arrêt naturel découvert à la fin du troisième mois, alors que je me préparais à annoncer publiquement la naissance à venir. Je n’ai alors pas pris la mesure féministe de ce qui m’arrivait, de ce silence que l’on m’avait imposé et de la façon dont on minorait ce que j’avais subi, je n’étais que dans la souffrance.

C’est à l’occasion de ma deuxième grossesse (j’en ai vécu quatre et j’ai deux enfants) que l’électrochoc a eu lieu. Les hasards de la vie ont fait que mon fils est né au moment même où j’ai été recrutée à l’université. Il m’a alors fallu assumer de front ces deux nouvelles responsabilités, sans me plaindre (c’était tellement merveilleux que tout m’arrive en même temps !) et en constatant que rien n’était fait socialement pour me permettre de les tenir ensemble. 

➤ À lire aussi :  “L’horizon du féminisme, c’est un monde où les femmes ne seraient plus des corps”

J’ai voulu comprendre. Nous étions au début des années 2000, j’ai cherché à lire ce que les sociologues et philosophes disaient de cette dualité existentielle, je n’ai rien trouvé. Relativement à la maternité notamment, le vide était sidéral. C’est ce qui m’a conduite à m’intéresser aux dimensions incarnées de la vie des femmes, à partir notamment des travaux de la philosophe états-unienne Iris Marion Young, qui développait un féminisme phénoménologique directement inspiré de Simone de Beauvoir. 

J’explore depuis cette condition d’objectivation qui est celle des femmes occidentales, toujours assignées à leurs fonctions sexuelle et maternelle. Mon enquête sur la grossesse est venue récemment boucler la boucle. Elle m’a permis de saisir enfin combien les femmes sont niées en tant qu’individus dès lors qu’elles se présentent au monde derrière leur “si gros ventre”. »

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