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Arthur Schopenhaueur. © Jules Julien pour PM

L’aventure d’un classique

“Le monde comme volonté et comme représentation”, d’Arthur Schopenhauer : une volonté qui vient de loin

Victorine de Oliveira publié le 30 novembre 2022 10 min

Le monde est gouverné par la volonté, que nous expérimentons en nous, même si elle nous dépasse. Pour la canaliser, Schopenhauer a élaboré une métaphysique inspirée par le kantisme, le bouddhisme et l’art.

 


Arthur Schopenhauer, les dates clés
1788 Il naît à Dantzig. Son père est commerçant et sa mère femme de lettres.
1803-1804 Comme beaucoup de jeunes hommes de bonne famille à cette époque, il voyage à travers l’Europe.
1811 Il suit les cours de l’idéaliste Fichte et ceux du spécialiste de la pensée indienne Arnold Heeren à l’université de Berlin.
1818 Il publie Le Monde comme volonté et comme représentation, qui passe totalement inaperçu.
1853 Une recension du Monde… paraît dans la revue anglaise The Westminster Review, ce qui lui assure un début de notoriété.
1860 Il meurt d’une crise cardiaque.


La culture du clash n’est-elle qu’une sale habitude des plateaux télévisés montés par les chaînes d’information en continu ? Non, il s’agit d’une stratégie plutôt ancienne, qui trouve des adeptes même parmi les philosophes classiques. Schopenhauer en est un pratiquant régulier : de son entrée en philosophie par le bide que fut Le Monde comme volonté et comme représentation paru en 1818 jusqu’à sa célébrité tardive, il s’est démarqué de ses congénères en n’hésitant pas à railler et à ridiculiser ses adversaires. Si, à la fin de sa vie, on le sollicite pour des entretiens afin de discuter de son invention majeure – le concept de volonté –, c’est également parce qu’on s’attend à ce qu’il assure un peu le spectacle. En 1858, deux ans avant sa mort, alors qu’il est enfin au sommet de sa notoriété, Schopenhauer donne ainsi le change dans La Revue de Paris : « Non, non, il ne restera rien, absolument rien de la philosophie de Hegel, affirme-t-il, parce qu’il n’a pas pensé, mais jonglé avec des formules. Hegel, un philosophe puissant ! Sachez d’abord qu’il n’y a eu dans le monde que trois philosophes qui méritent cette épithète : Bouddha, Platon et Kant. Mais lui, il ne mérite même pas d’être rangé dans la classe des Dii Minores [dieux mineurs] de la philosophie. » Non seulement il ne supporte pas le style abscons de son compatriote, mais, depuis la parution du Monde comme volonté et comme représentation, il mène une campagne virulente contre l’idéalisme allemand.

Les débats qui, outre-Rhin, agitent l’Université à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles peuvent paraître bien abstraits aujourd’hui. Ils sont pourtant fondamentaux pour comprendre la démarche de Schopenhauer, ainsi que sa singularité. S’il salue Kant, en réclamant notamment dans la préface de la première édition du Monde comme volonté et comme représentation « des lecteurs familiers avec [s]a philosophie », c’est qu’il prend comme point de départ la distinction kantienne entre phénomène et chose en soi. Quand le phénomène désigne ce qui nous apparaît, ce qui est de l’ordre du sensible, perceptible par les sens, la chose en soi est ce qui nous échappe toujours et demeure inconnaissable. Selon lui, tenter de qualifier la chose en soi relève de la métaphysique, de ce qui est au-delà des possibilités de la connaissance. Kant montre également que les catégories de l’entendement, celles qui nous permettent de connaître les phénomènes et de les ordonner, sont des catégories propres au sujet qui observe, mais qui n’appartiennent pas aux phénomènes observés. La causalité, qui établit que tel fait est relié à tel autre par un lien de cause à effet, est, par exemple, une catégorie propre du sujet. Cela signifie donc, si l’on résume rapidement, que le sujet ne se pose pas par rapport à un objet mais qu’il constitue l’objet qu’il est en train de regarder.

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