Le plaisir et la mort : petite philosophie étrusque
Les Étrusques ne seraient pas si différents de leurs voisins romains, affirme une étude récemment parue dans Science Advances (en anglais). D’un point de vue génétique, en tout cas. Car, en ce qui concerne la langue, l’étrusque demeure un mystère : un isolat perdu, à l’instar du basque, au milieu du monde des idiomes indo-européens.
Étrusques et Romains sont beaucoup plus proches, génétiquement, que ce que l’on pensait auparavant : cette découverte récente apporte un peu de lumière dans l’histoire énigmatique de ce peuple méconnu. Pourtant, en un sens, elle épaissit encore plus avant le mystère de la langue étrusque, différente de toutes celles que nous connaissons au point que nous soyons incapables de lui trouver un ancêtre ou même un idiome cousin. En dépit de la proximité génétique, la culture étrusque a continué de cultiver, dans sa langue, sa singularité.
Il y a fort à parier que cette différence se reflète dans la manière de penser, dans la vision du monde, dans la philosophie des premiers Toscans. Nous n’en avons bien sûr pas la preuve formelle : aucun texte de cet ordre ne nous est parvenu. Ce que nous en devinons est profondément informé par l’absorption dans le monde romain. Diderot, lorsqu’il effleure le sujet dans l’Encyclopédie, compare la « philosophie des Étrusques et des Romains » pour mieux souligner « le peu d’idées raisonnables [que le premiers] ont eues » par rapport à leurs conquérants. L’écrivain italien Giovanni Maria Lampredi s’est, malgré tout, efforcé de proposer une « philosophie des anciens Étrusques » dans un petit essai du même nom daté de 1756. Mais le propos se concentre, pour l’essentiel, sur des questions théologiques, cosmologiques et cosmogoniques confuses. « Selon les Étrusques, Dieu était l’ensemble des êtres et tous les noms lui convenaient », résume M.-J. De Garaby dans son Cours de philosophie morale (1844). La pensée étrusque « cachait ses doctrines sous des emblèmes » devenus incompréhensibles, conclut-il.
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