Les plantes ressentent-elles le toucher ?
Les plantes sont douées de sensibilité tactile, affirme une étude récemment parue dans la revue Nature Plants. De quoi relancer, sans pourtant la trancher, une question plus ancienne qu’il n’y paraît.
Sous ses allures de révolution phytobiologique, la « découverte » de la sensibilité tactile des plantes en est-elle vraiment une ? On peut en douter. Dès 1900, le botaniste belge Léo Errera (1858-1905) écrit dans Les plantes ont-elles une âme ? : « Une pression absolument inappréciable pour une papille facile animale met toute une vrille en mouvement. » La plante est déjà perçue comme sensible, et même, à certains égards, plus sensible que les animaux.
Certaines espèces, dès cette époque, suscitent un intérêt tout particulier. Le mimosa pudique en particulier, qui possède l’étonnante propriété de refermer ses folioles au moindre contact afin de s’en protéger. La réactivité tactile est parfaitement évidente dans le cas de cette variété. Les occurrences aussi manifestes de sensibilité tactile, cependant, sont rares dans le règne végétal. Mais d’autres types de comportement de la flore témoignent également d’une forme de sensibilité au toucher. « Les sortes de mouvements [végétaux] se distinguent […] en mouvement de croissance ou de nutation, et en mouvement de turgescence ou de variation », écrit la phénoménologue allemande Hedwig Conrad-Martius (1888-1966) dans Die « Seele » der Pflanze (« L’Âme des plantes », 1934). Les mouvements de turgescence sont, par exemple, ceux du mimosa pudique : ils mettent en jeu un organe déterminé qui peut, après coup, reprendre sa position initiale. Or les stimuli tactiles peuvent également infléchir le développement même de l’organisme végétal.
Sans mésestimer la beauté du règne végétal, la philosophe Florence Burgat critique la tendance à dissoudre, à tout prix, la frontière avec le…
« Les plantes sont plus féroces encore que les hommes, et je ne puis passer dans les bois sans horreur », écrit Schopenhauer. À l’opposé des rêveries poétiques qui font de la forêt un refuge, le philosophe allemand s’effraie…
À l’heure du « tournant végétal » de la philosophie, la référence à Hedwig Conrad-Martius reste oubliée. Elle fut pourtant, dès 1934, l…
C’est un lieu de culture, dans tous les sens du terme : au domaine de Chaumont-sur-Loire, les arts contemporains s’harmonisent avec les jardins depuis 1992. Mais s’y ajoute cette année un centre de réflexion qui organise des « …
Si nous partageons quelque chose avec la vie végétale, la plante pourrait-elle nous inspirer de nouvelles formes de coopération et d’organisation ? Analyse dans le sillage de Gilles Deleuze et de Félix Guattari.
Le tout est souvent plus que la somme de ses parties et la forêt n’échappe pas à cette règle : elle est bien plus que l’addition des plantes…
Faut-il étendre certains droits aux arbres, aux végétaux et aux écosystèmes ? Pourront-ils plaider devant un juge ? L’idée fait son chemin et certains en viennent même à considérer la plante comme une personne juridique. …
Unes et multiples, éminemment malléables, dépourvues de substance stable, les plantes sont déroutantes au regard des catégories communes…