« L’homme qui médite est un animal dépravé »
Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)
La dépravation n’est pas toujours là où on l’imagine… Rousseau n’a pas les vices du marquis de Sade, mais il est le promeneur solitaire qui aime à méditer. Provocateur, le philosophe serait-il donc lui aussi un animal dépravé ? Il semble que, pour le philosophe, l’homme ne s’éloigne de l’animal que pour lui devenir inférieur…
À quoi ressemblerait un « homme naturel », que n’auraient pas encore transformé et perverti la société, le langage, les passions et les techniques ? Dans son Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau forge l’hypothèse d’un homme naturel et sauvage qui se caractérise physiquement par la santé, et moralement par l’élan spontané de l’amour de soi et de la pitié. Vivant d’instinct, de cueillette et de chasse, l’homme se distingue pourtant de l’animal parce qu’il est à la fois libre et perfectible. C’est sur fond de cette table rase qu’apparaît l’implacable constat rousseauiste : le développement de la raison humaine s’accompagne de la détérioration de l’espèce. Autrement dit, ce perfectionnement n’est pas un progrès car il entame un divorce irréversible avec la nature. Son plus grand tort ? Fortifier l’amour-propre, et replier les hommes sur eux-mêmes. Il éteint la pitié, ce « sentiment naturel » à la fois plus pur et plus efficace que les subtiles lois morales inventées par la raison. Le philosophe est alors le plus dépravé de tous. Que fait-il quand un malheureux est égorgé sous sa fenêtre ? Réponse de Rousseau : dérangé dans sa tranquillité, il se bouche les oreilles, raisonne un peu, étouffe les cris de son semblable pour ne plus s’identifier à sa souffrance. En raisonnant il fait taire la pitié et la révolte qu’elle lui prescrit naturellement. Il le laisse mourir, et retourne à ses méditations.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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