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Ringo Starr, Paul McCartney, John Lennon et George Harrison dans le film “The Beatles: Get Back”. © Apple Corps Ltd. All rights reserved.

Entretien

Michka Assayas : “Le documentaire ‘Get Back’ raconte une chose universelle, la fin de l’enfance”

Michka Assayas, propos recueillis par Jean-Marie Pottier publié le 18 décembre 2021 12 min

Un trésor de près de 8 heures de long sur le plus célèbre groupe du monde. Tel est le documentaire The Beatles: Get Back, réalisé par Peter Jackson et distribué par Disney+. Une œuvre fascinante et émouvante, que décrypte pour nous le critique Michka Assayas, animateur de l’émission Very Good Trip sur France Inter qui a traduit en français le livre accompagnant la sortie du documentaire.

 

À quels genres ou registres appartiennent ces huit heures de film selon vous ? La téléréalité, la pièce de théâtre, la thérapie conjugale à ciel ouvert ?

Michka Assayas : Ces trois manières de voir me paraissent justes. Téléréalité parce que c’est un peu le Loft avant l’heure : tous les faits et gestes et propos des Beatles sont filmés dans une optique de cinéma-vérité, avec l’idée de produire un documentaire censé être un teaser, comme on ne le disait pas encore, de leur retour à la scène. Le côté pièce tient au découpage en scènes et à l’existence d’une intrigue : on se demande s’ils vont vraiment donner un concert ou pas, si George Harrison va revenir ou pas après le coup de théâtre de son départ... Évidemment, cinquante ans après, on sait qu’il est revenu (rires), mais c’est comme les films qu’on va voir en connaissant la fin – l’intéressant, c’est de savoir comment on en arrive là. C’est aussi une forme de thérapie de groupe et le fils de leur producteur George Martin, Giles Martin, l’a très bien résumé : c’est un peu comme un couple qui a pris ses distances, où chacun a mené ses propres projets, et qui se demande si quelque chose est encore possible, si l’étincelle peut naître des retrouvailles. Il y a donc une certaine appréhension de leur part, et tout l’intérêt des conversations du film réside dans le non-dit, la façon dont ils contournent les problèmes, finissent quand même par les aborder et les dénouent tant bien que mal.

 

Le documentaire a-t-il changé votre vision du groupe ?

Oui, et pas que sur les détails, sur l’essentiel. L’un des mythes et légendes les plus présents sur la dernière année des Beatles est qu’elle part à vau-l’eau, qu’ils ne s’entendent plus sur rien, n’arrivent plus à faire de musique... À ma stupeur, c’est presque le contraire : bien sûr, il y a des trucs sur lesquels ils ne sont pas tout à fait d’accord, George fait la gueule, Paul est un peu seul à vouloir faire avancer les choses... mais dès qu’ils se mettent à jouer, cela repart au quart de tour, ils s’entendent extrêmement bien, il y a une complicité, un humour, une joie d’être ensemble comme au premier jour.

 

 

Comment définiriez-vous les rapports de pouvoir entre eux ? On entend parler de veto, on apprend que George Harrison et Ringo Starr ont pour nom de code « France » et « Russie », comme s’ils étaient des puissances au Conseil de sécurité...

Cela devient une sorte d’autogestion au jour le jour. Le chef, leur manager Brian Epstein, est mort en 1967 : ils l’appellent encore « M. Epstein », de manière très révérencieuse, et comme le dit George, « depuis que M. Epstein n’est plus là, c’est plus pareil ». Pour prendre une métaphore plus appropriée, c’est un peu comme quatre élèves de terminale dont le prof n’est plus là et qui doivent gérer la préparation de l’examen ensemble ! (Rires) Ils doivent décider qui prend les commandes, comment se discipliner, qui a de l’autorité sur les autres… Et de fait, le seul qui se retrouve à adopter cette position et qui a vraiment envie que la boutique continue à tourner, c’est Paul – mais il le fait à contrecœur et en sentant que son autorité est insuffisante parce qu’il a le même âge qu’eux. Ringo est neutre, passif, on le sent un peu désemparé par ce qu’il se passe. George, clairement, n’a pas envie, il pense à ses propres chansons et sent qu’il n’arrivera pas à faire ce qu’il veut dans le cadre des Beatles. Quant à John, il est assez ambivalent, passif, pas opposé mais pas moteur : sa tête est déjà ailleurs, il est content d’être là et très coopératif au moment du travail sur les chansons, mais pour le reste, il s’en fout un peu.

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