Pendant que j’y pense / décembre-janvier
Le « Pendant que j’y pense », posé en titre de ce billet, pourrait être moins distrait que nous le croyions. Nous abordions l’exercice l’esprit pensif, glanant ici ou là une page, une idée, une phrase, en guise de mise en appétit de lectures. Ce quelque chose qui nous attache à un livre, comme il nous ferait penser à quelqu’un, ce n’est pas de la vraie pensée, juste une mise en relation. Mais voilà que Frédéric Worms, un philosophe sérieux, nous l’assure : non seulement « penser à quelqu’un » (non pas « à l’Autre » ou « aux Autres »), c’est de la vraie pensée, mais peut-être même la condition de toute pensée. Et si toutes ces pensées qui surgissent « en relations » vécues comme particulières étaient premières pour la philosophie, lorsqu’elle cherche à saisir l’amour, la perte, la méchanceté, l’empathie, le soin, la morale ? Penser à quelqu’un (Flammarion, 300 p., 19 €) est un livre dense, qui se médite comme un art de vivre attentif et scrupuleux. Il nous a fait penser à un autre livre, qui n’a apparemment rien à voir, sur L’Obstination (France Culture-Plon, 140 p., 12,50 €), un dialogue très fin entre Myriam Revault d’Allonnes et la journaliste Adèle Van Reeth. Entre entêtement et persévérance, l’obstination plaide pour la durée. Elle n’a pas le flamboyant du coup de génie ou de la fantaisie, mais elle donne au monde, pas à pas, sa puissance d’exister. Peut-être est-ce ce sens de la durée qui réunit les auteurs de ces deux livres… Et c’est ainsi, en pensant à quelqu’un avec obstination, que nous voudrions partager avec vous ici nos bonheurs de lecture. C’est avec ces mots que nous vous souhaitons de les offrir à quelqu’un… et pourquoi pas à vous-mêmes : « Je pense à toi . »
Frédéric Worms analyse comment, à la croisée des deux siècles, le philosophe et l’écrivain abordent les rivages du temps. Chacun à sa manière même s’il connaissait la pensée de l’auteur de Matière et Mémoire, pour concevoir son œuvre…
Insistant sur le rôle de la demeure dans l’existence humaine, Levinas a ouvert la voie pour penser une politique de l’hospitalité. La maison devrait ainsi être à ses yeux le lieu de l’accueil inconditionnel d’autrui. Sans…
La rencontre avec celui qui fut son directeur de mémoire fut déterminante dans le parcours de Frédéric Worms, professeur de philosophie contemporaine à l’ENS. Combinant la rigueur académique et une originalité foisonnante, Michel Serres…
Le vivant, c’est la grande affaire de Frédéric Worms. Dans son dernier livre, “Pour un humanisme vital”, le philosophe, qui siège au Conseil…
Les relations humaines et la justice sont tout aussi essentielles que les besoins organiques auxquels nos existences confinées semblent être…
Pour déconstruire les discours de Donald Trump ou du Front national, démontrons qu’ils sont non seulement dangereux, mais naïfs et irréalistes :…
Pour le philosophe Frédéric Worms, nous n’accédons à la vie morale qu’à travers nos relations concrètes. Mais, selon lui, l’empathie, cette capacité à se mettre à la place des autres, n’est pas seulement naturelle, elle est le fruit d…
Auteur de La Philosophie en France au XXe siècle. Moments (« Folio Essais inédit », Gallimard, 2009), Frédéric Worms distingue chaque « moment » philosophique comme une rupture avec l’aspect « trop français » de celui qui l’a précédé. …