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Pierre Rosanvallon en 2015. © Ulf Andersen/Aurimages/AFP

Entretien

Pierre Rosanvallon : “Ce sont les émotions qui structurent aujourd’hui nos communs”

Pierre Rosanvallon, propos recueillis par Charles Perragin publié le 26 août 2021 6 min

Dans un monde où les identités de classe perdent de leur centralité pour décrire ce qui se joue dans la rue, Pierre Rosanvallon propose de nouvelles lunettes sociologiques, plus attentives à la dimension subjective et émotionnelle de nos vies. Son nouvel essai, Les Épreuves de la vie (Seuil, 2021), se veut une ébauche de reconceptualisation sociologique. 

 

Vous partez d’un constat : nous ne comprenons plus le monde social. Pourquoi ?

Pierre Rosanvallon : Depuis une vingtaine d’années, les partis politiques déclinent, tout comme le syndicalisme. La vieille dichotomie droite-gauche et ses polarités (exploiteurs contre exploités, ordre contre justice, intérêts contre valeurs, etc.) n’a plus la capacité de produire des idéologies qui canalisent les conflits traversant notre société. Ce n’est pas nouveau. On le sait mais on n’a pas de réponses. On dit que la société s’individualise, que les partis ne sont plus adaptés, on critique la nature des institutions. Mais depuis quatre ans, ce sont les mouvements sociaux eux-mêmes que nous ne comprenons plus. Les « gilets jaunes » sont apparus comme une énigme sociologique. Si les ouvriers et les employés dominaient, on comptait aussi un tiers d’artisans, de commerçants, de chefs d’entreprise, de professions intermédiaires, de cadres et de professions intellectuelles supérieures. Les inégalités n’ont jamais été aussi fortes, et pourtant, nous nous rendons compte que la conceptualisation traditionnelle de la société en termes de conflits de classes ne suffisait plus pour comprendre ce qui se joue dans la rue. 

 

Vous proposez ce concept d’« épreuves ». De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de réévaluer la dimension subjective du monde social, ce qu’il y a de plus sensible et de plus proche dans la vie des individus. Nous ne sommes plus réductibles à des chiffres et à des statistiques. Si l’on réduit ce qu’on appelle les classes populaires à un critère de revenus, on loupe une grande partie de la réalité vécue, comme le harcèlement, par exemple. Plus généralement, si l’on analyse la société à partir de l’écho qu’ont les diverses publications, nous voyons bien que les ouvrages sur l’emprise, le harcèlement ou les violences sexuelles ont une centralité nouvelle (pensons au mouvement Metoo) qui échappe à la description sociologique. Nous avons l’objectivité des statistiques sociales mais il nous manque toute une cartographie émotionnelle. 

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