Romain Charles, spationaute confiné 520 jours : “Dans la capsule, nous ne nous projetions plus qu’à une semaine”
Il y a dix ans, un spationaute français, Romain Charles, a participé en compagnie d’un équipage international à un programme étonnant : passer plus de 500 jours enfermés dans une capsule installée en banlieue de Moscou pour simuler un voyage aller-retour vers la planète Mars. Il nous raconte une expérience phénoménologique hors du commun, qui engage le rapport au temps, à son corps et à autrui.
Quelle est la finalité scientifique de l’expérience que vous avez vécue ?
Romain Charles : Le but était d’étudier les effets sur les spationautes d’un si long séjour dans l’espace. J’ai donc embarqué pour le programme expérimental russe Mars500 dans une fausse capsule, dans la banlieue de Moscou. Le but était de simuler sur Terre, entre juin 2010 et novembre 2011, les conditions rencontrées par un équipage lors d’une mission aller et retour vers la planète rouge. L’équipage était composé de trois Russes, d’un Italo-Colombien, d’un Chinois et de moi-même. J’étais l’ingénieur de vol de l’équipage.
520 jours enfermé, c’est long. Votre rapport au temps a-t-il évolué ?
Oh oui ! Les quelques jours qui ont précédé le début du confinement ont été extrêmement intenses et frénétiques. Les journées étaient très remplies. Mais dès que nous sommes entrés dans les modules, le temps est devenu assez vite normal après la joie d’embarquer : une certaine routine s’est mise en place. Au début, nous regardions l’expérience dans son ensemble, mais ensuite nous nous sommes concentrés sur le présent. Nous ne nous projetions plus qu’à une semaine.
Mais la routine n’est-elle pas terriblement ennuyeuse ?
C’est pour cela qu’on a parfois décidé de la casser. Nous avons par exemple fêté Halloween. Cette fête n’était véritablement importante dans aucune de nos cultures. Nous avons ainsi pu l’aborder sans a priori culturels. Nous nous sommes déguisés, nous avons installé une décoration et avons tous ensemble regardé des films d’horreur – histoire de briser la monotonie. Cela nous a donné un regain d’énergie pour continuer la mission. Il y avait aussi les anniversaires, les fêtes importantes pour nos cultures, comme Noël ou le nouvel an chinois. Mais les centres de contrôle nous ont également mis à l’épreuve en nous confrontant à des situations imprévues, par exemple en créant des pannes de courant qui provoquaient la mise hors circuit du système de recyclage de l’air et de l’eau. Bref, malgré la longue durée, il s’est passé des choses !
Enjeu d’une concurrence entre États durant la guerre froide, la conquête spatiale est aujourd’hui l’objet d’une rivalité entre les plus riches,…
Quand l’entrepreneur excentrique Elon Musk révèle être atteint du syndrome d’Asperger, c’est tout le mythe de l’autiste génial et surdoué qui…
Confinements et couvre-feux à répétition, bars, clubs et cafés fermés, lieux culturels désertés, télétravail généralisé, « gestes barrières…
Le spationaute français actuellement en mission dans l’espace est adulé. Avec ses photos de la Terre vue du ciel, il témoigne, à la manière d’un…
Le spationaute français actuellement en mission dans l’espace est adulé. Avec ses photos de la Terre vue du ciel, il témoigne, à la manière d’un…
Prétendu “geste d’amitié entre le peuple américain et le peuple français”, l’œuvre que Jeff Koons veut offrir à la Ville de Paris suscite la…
Cette réalisatrice vient de signer Proxima (en salles le 27 novembre), un long métrage impressionnant de maîtrise. Elle a eu accès aux locaux de l’Agence spatiale européenne à Cologne mais aussi à la Cité des étoiles en Russie et…
À l’unanimité, la statue de Thomas Jefferson, l’un des Pères fondateurs des États-Unis, a été retirée du conseil municipal de New York. Pierre…