Cahiers d’insouciance

Une recension de Frédéric Manzini, publié le

Le film Presque, qui sort le 26 janvier au cinéma et qu’Alexandre Jollien cosigne et interprète avec Bernard Campan, porte comme sous-titre une phrase d’Érasme : « On ne naît pas homme, on le devient. » C’est cette même formule qui ouvre ces Cahiers d’insouciance, sans doute parce que, pour devenir homme, le chemin est le même sur le papier qu’à l’écran : il faut cesser de se préoccuper de son ego, de « s’accrocher à un but, à un idéal » et de vouloir mener sa vie comme un combat. Avec ses aphorismes inspirés de Nietzsche et du bouddhisme – surtout du Tibétain Chögyam Trungpa –, l’insouciance que Jollien cultive dans ce texte très personnel pourrait paraître une apologie du je-m’en-foutisme, tant il décline le leitmotiv de ce qu’il appelle « CCL, couldn’t care less. Rien à battre ! » En réalité, c’est plutôt la manière qu’a ce sage de vivre son handicap et d’inviter ses lecteurs à dépasser leurs peurs pour accepter l’existence comme elle est. « Origine du problème : chercher une sécurité qui n’existe pas. » Un détachement libérateur.

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