Le Propre et le Sale. L’hygiène du corps depuis le Moyen Âge

Une recension de Philippe Garnier, publié le

À Montaillou, village occitan au XIVe siècle, l’épouillage est un signe de tendresse et même de déférence. Quant au bain, il reste une pratique courante jusqu’au XVsiècle, avant que les progrès de la médecine… ne le rendent suspect : on craint que l’eau ne dilate les pores et ne favorise la pénétration des miasmes. Ensuite, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, la blancheur du linge et la qualité du vêtement l’emportent sur toute autre considération. Avant de se résorber dans l’hygiène moderne, la propreté se confond souvent avec la décence, la distinction et finalement le statut social. Liée aux représentations sociales et scientifiques, elle est une image de soi qui n’en finit pas d’évoluer, jusqu’à la sanctuarisation de la salle de bains contemporaine. Un livre très richement illustré qui se limite, hélas ! à l’histoire occidentale.

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