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 Le 24 février 2020, dans le district de Tsim Sha Tsui de Hongkong, deux jeunes mariés et leur famille, tous masqués prennent la pose. © Tyrone Siu/Reuters

Entretien

Alexis Lavis : “En Chine, la discipline ne se relâche pas”

Alexis Lavis, propos recueillis par Martin Duru publié le 21 avril 2020 8 min

Professeur de philosophie à Pékin, Alexis Lavis a vécu le développement de l’épidémie entre Chine et France. Il nous raconte son expérience, son quotidien, et éclaire la manière dont confucianisme, taoïsme et bouddhisme ont permis aux citoyens chinois de traverser cette crise.

Où vivez-vous en Chine ? Et comment cette période particulière s’est-elle déroulée pour vous ? 

Alexis Lavis : J’habite à Pékin, où j’enseigne la philosophie à l’université Renmin. J’ai la particularité d’avoir vécu le développement de l’épidémie à la fois en Chine et en France. Après avoir passé les fêtes de fin d’année en France, je suis retourné en Chine fin décembre, alors que les inquiétudes autour de la situation à Wuhan montaient. Un climat d’incrédulité, de peur, voire de paranoïa s’est développé, surtout à Pékin, ville très marquée par les épidémies de Sras [syndrome respiratoire aigu sévère] et de grippe aviaire. Nous étions alors en pleine préparation des fêtes du Nouvel An Chinois, période de mouvements massifs de population durant laquelle les gens retournent dans leur province visiter leur famille ou partent tout simplement en vacances. Quand Wuhan et la province du Hubei ont finalement été soumises à un confinement strict, les déplacements dans le pays ont été très réglementés, ou bloqués. Beaucoup de monde s’est retrouvé coincé, en l’absence de vols intérieurs. À Pékin, ce n’est pas cette règle du confinement strict qui a été adoptée, mais une série importante de mesures de prévention, relatives à la circulation des personnes et à la distanciation sociale, au port général de masque, à la fermeture des écoles et autres lieux de rassemblement… C’est à ce moment que j’ai appris la mort de mon père. Je suis revenu à Paris fin février pour préparer ses funérailles et retrouver ma famille. Je suis resté trois semaines, ayant pris un congé. 

 

De retour en France, qu’est-ce qui vous a frappé ? 

Le décalage entre les deux pays m’a saisi. Alors qu’en Chine la tension était maximale, il régnait en France une forme d’insouciance, comme si l’on ne prenait pas encore au sérieux la propagation du virus, alors même que la progression des contaminations devenait très clairement exponentielle, exactement comme je l’avais vu en Chine. J’avais pris une cinquantaine de masques avec moi ! En Chine, cela a été dès le début un réflexe systématique pour tout le monde. Un jour, faisant mes courses au supermarché, j’en ai mis un, et tous mes compatriotes se sont mis à me regarder de travers, comme si ma conduite était étrange, déplacée ou exagérée… Un grand moment de solitude ! Le 20 mars, j’ai réussi à rentrer en Chine, non sans mal et in extremis : les frontières ont été fermées huit jours plus tard. À mon arrivée, j’ai été immédiatement placé en quarantaine. Dans un premier hôtel (à Pékin presque tous les hôtels ont été réquisitionnés), puis dans un second, reconverti en structure médicalisée. Par deux fois, on m’a fait passer un test, le test rapide où l’on vous place un écouvillon dans le nez. Les résultats s’étant avérés négatifs, j’ai pu retrouver mon domicile, situé dans une résidence du quartier des affaires. 

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