Emportés par la foule

Mathilde Priolet publié le 3 min

L’ampleur des manifestations contre le contrat première embauche peut être interprétée à la lumière des travaux de Gabriel Tarde et Elias Canetti, deux penseurs des phénomènes de foule. Vivons-nous dans une société d’opinion ou de masse ? Voici quelques réponses.

Comment envisager des relations entre la foule et l’opinion publique ? Les luttes politiques autour du contrat première embauche (CPE), en mars, ont ramené le peuple et la jeunesse dans la rue. Les villes, les facultés et les lycées ont été pris d’assaut comme autant de lieux de revendication politique. Ce phénomène redonne une actualité aux interrogations philosophiques sur la foule qui ont parcouru les XIXe et XXe siècles. En particulier, celles de deux hommes : Gabriel Tarde et Elias Canetti. Pour le premier, criminologue, sociologue et philosophe du début du XXe siècle, l’essor de l’opinion publique contribue à la pacification des foules. Quant au second, Prix Nobel de littérature en 1981, il voit dans la spontanéité du rassemblement populaire un moyen, pour les individus, de se libérer de la peur de l’autre.

Expresso : les parcours interactifs
Épicure et le bonheur
Pourquoi avons-nous tant de mal à être heureux ? Parce que nous ne suivons pas le chemin adéquat pour atteindre le bonheur, nous explique Épicure, qui propose sa propre voie. 
Sur le même sujet


Article
5 min
Jean-Marie Durand

Dans un court essai documenté et pertinent, le sociologue Camille Peugny invite à repenser notre conception politique, et philosophique, …

La jeunesse, grande oubliée des politiques ?

Article
6 min
Roger Berkowitz

Le politiste américain s’appuie sur Hannah Arendt pour distinguer mouvements de désobéissance civile qui, à l’instar de Black Lives Matter, réclament davantage de justice sociale, et foules – militants pro-Trump ou pillards –…


Article
3 min
Martin Duru

Était-il vraiment revenu des emportements de sa jeunesse fasciste, le Cioran de l’après-guerre ? Ces deux lettres, que nous publions en exclusivité, prouvent qu’en 1950, il n’hésitait pas à déclarer son admiration au philosophe Carl…