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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Lexique

Entre ennui et douleur

Frédéric Schiffter publié le 29 mai 2008 8 min

La volonté condamne les hommes à désirer sans cesse et à être toujours déçus. Le système du philosophe allemand repose sur une vision pessimiste de la vie. Tout est vain, la raison est impuissante. Seuls l’art et la contemplation parviennent à dépasser l’absurdité du monde.

Le monde comme volonté

La terre qui tourne autour d’elle-même et autour du soleil ? Volonté. Le flux et le reflux de la mer ? Volonté. Un volcan qui crache sa lave en fusion ? Volonté. Une graine plantée en terre qui donne un arbre ? Volonté. Un lion qui poursuit sa proie ? Volonté. Des bestioles, petites ou grosses, qui forniquent et se reproduisent ? Volonté. Une limace qui rampe dans la boue ? Volonté. Des enfants qui jouent, des hommes qui s’entretuent, une femme qui allaite son bébé ? Volonté. Au fondement de tout ce qui advient, vit et se meut : la volonté. Or qu’est-ce que la volonté (Wille en allemand) ? Une force – Schopenhauer dit encore un « élan », un « effort », une « énergie » – aveugle, inconsciente, implacable, inépuisable, à l’œuvre dans l’univers. Ainsi, du microcosmique au macrocosmique, le Tout n’est que l’ensemble infini des manifestations de cette force immanente – d’où la communauté d’essence entre les humains et les animaux, mais, aussi, avec les végétaux, les minéraux, les planètes, les étoiles…

 

Le monde comme représentation

Chez l’humain, et chez lui seul, la volonté, en s’incarnant dans un organisme sophistiqué, produit la pensée. Dès lors, par le truchement de cette faculté cérébrale, la volonté devient pour elle-même objet de représentation imaginaire ou rationnelle. Autrement dit, le monde prend forme phénoménale, donnant lieu soit à des spéculations fantaisistes – religions, croyances, superstitions –, soit à des connaissances objectives – physique, chimie, biologie, etc.

 

Le monde comme absurdité

Les représentations, même scientifiques, n’en demeurent pas moins superficielles, dans la mesure où, générées par la pensée, elles consistent non à percevoir la volonté en elle-même mais à projeter sur ses « effets » des catégories ou des notions purement intellectuelles. Les phénomènes semblent répondre à une causalité, une finalité, un devenir ? Tout cela n’est qu’interprétation suscitée par le « principe de raison suffisante », représentation mentale et néanmoins pragmatique d’où procèdent toutes les autres. Il n’y a que pour l’intellect que rien n’arrive sans causes dans la nature, mais aussi sans postulats en matière de raisonnements, sans buts et sans motifs quant au devenir individuel ou collectif des humains. La volonté suggère à son sujet des théories déterministes, finalistes, logiques et morales qui ne font que l’expliciter sans parvenir à l’expliquer – voilà pourquoi Schopenhauer en appelle à une « métaphysique » qui en exprime toute l’absurdité ontologique : s’affirmant sans pourquoi ni pour quoi (sans cause ni but), la volonté produit et reproduit le monde tel qu’il est, aveuglément et sans le vouloir.

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Article issu du magazine n°20 mai 2008 Lire en ligne
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