Est-ce l’intention qui fait la valeur morale de nos actes ?
Analyse des termes du sujet
« Est-ce »
Il s’agit ici d’identifier une cause.
« l’intention »
Résolution qui engage celui qui agit, le pourquoi de son action.
« qui fait »
Qui témoigne, voire qui prouve.
« la valeur morale »
Le caractère soit absolument bon, soit absolument mauvais, de l’action.
Défrichage
Premières intuitions
On dit souvent que « c’est l’intention qui compte ». Le souci de vouloir bien faire peut paraître suffisant pour valoriser une attitude morale. Inversement, lorsque l’intention est mauvaise, l’agent nous paraît moralement condamnable quand bien même sa volonté de nuire serait restée sans effet.
Mais la bienveillance pour autrui pourrait ne pas suffire. Ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ? En outre, si seule la fin compte, les moyens employés pour l’atteindre pourraient être immoraux.
Toutefois, si la bonne intention est absente, si l’agent ne fait son devoir que par conformisme, la valeur de ses actes semblera bien peu louable. L’évaluation morale dépendrait donc tout à la fois de l’intention de l’agent, des moyens utilisés et des effets heureux de son action.
Exemples qui viennent à l’esprit
Raskolnikov, le héros de Crime et Châtiment (1866), célèbre roman de Dostoïevski, décide de tuer une usurière qui exploite les déshérités de Saint-Pétersbourg. Rongé par le remords, il finit par avouer son crime. On ne peut faire la justice par des moyens immoraux.
« O tempora, o mores ! » (« quelle époque, quelles mœurs ! ») : cette phrase de Cicéron, répétée par le pirate dont le bateau est régulièrement coulé dans les albums d’Astérix, résume l’attitude des moralistes : ils déplorent la décadence de la société mais n’agissent pas.
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