Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

lustration : Jules Julien pour PM ; photo-droit d’inspiration : © iStockphoto.

L’aventure d'un classique

“Éthique”, de Spinoza : géométrie du bonheur

Frédéric Manzini publié le 21 septembre 2022 10 min

Voici un livre qui ne ressemble à aucun autre. Spinoza y traite certes du bien, du mal, de la liberté et des passions humaines, mais à la manière d’un mathématicien. Les définitions et les axiomes s’y développent, permettant d’enchaîner les propositions de manière logique et implacable. Or peut-on démontrer le chemin vers le bonheur à coup de C.Q.F.D. ?

 


Baruch Spinoza, les dates clés
1632 La même année que Vermeer, il naît à Amsterdam dans une famille juive hispano-portugaise ayant fui les persécutions religieuses.
Vers 1639-1646 Il fréquente l’école rabbinique, puis la quitte.
1656 Il se fait sévèrement excommunier par les chefs de la communauté juive d’Amsterdam. Il semble qu’il n’ait pas cherché à faire appel de cette décision.
1663 Quelques années après avoir déménagé à Rijnsburg (près de Leyde), il s’installe à Voorburg (près de La Haye).
1670 Il fait paraître anonymement le Traité théologico-politique, qui fait scandale et dont il ne fait guère de doute qu’il en est l’auteur.
1673 Spinoza décline le poste qu’on lui propose à l’université de Heidelberg, afin de pouvoir continuer à jouir de sa liberté de philosopher.
1677 Il meurt à La Haye. Quelques mois plus tard paraissent ses Œuvres posthumes, sans mention de l’éditeur ni du lieu d’édition.


Il faut le reconnaître : la première fois qu’on tente de lire l’Éthique, on est perdu. On se retrouve au beau milieu d’un fatras d’axiomes, de définitions, de propositions avec leur démonstration, parfois leur scolie et leur corollaire… mais on peine à se repérer autant qu’à comprendre le vocabulaire technique (la substance, les attributs, les modes) ou à saisir le rôle exact que joue Dieu dans tout ça. C’est en vain qu’on y chercherait à déceler la voix d’un philosophe derrière ce qui n’apparaît que comme une mécanique démonstrative impersonnelle, sèche et froide. Dépourvue de toute préface explicative dans laquelle l’auteur expliquerait ses intentions, l’écriture de l’Éthique déroute.

Un certain nombre de mystères planent d’ailleurs autour des circonstances de rédaction d’un livre que le prudent Spinoza a préféré ne jamais publier de son vivant…  Parce qu’il devinait qu’il serait mal compris ? Toujours est-il qu’il aura fallu attendre quelques mois après sa mort, en 1677, pour qu’il paraisse, en même temps que le reste de ses œuvres, à Amsterdam, capitale prospère et tolérante République des Provinces-Unies où sa famille, fuyant l’Inquisition, a trouvé refuge.

Depuis 350 ans pourtant, rares sont les livres de philosophie qui ont autant fasciné. Dans le contexte des Lumières, dans celui de l’idéalisme allemand, mais aussi dans ceux du marxisme ou de la neurobiologie contemporaine notamment, l’ouvrage de Spinoza n’a jamais cessé de susciter une vive admiration, y compris auprès de ceux qui ne sont pas des adeptes de sa philosophie et qui ne souscrivent pas à ses thèses. C’est le cas de Bergson qui confie à Léon Brunschvicg dans une lettre datée du 22 février 1927 : « Nous avons beau nous être engagés, par nos réflexions personnelles, dans des voies différentes de celles que Spinoza a suivies, nous n’en redevenons pas moins spinozistes, dans une certaine mesure, chaque fois que nous relisons l’Éthique, parce que nous avons l’impression nette que telle est exactement l’altitude où la philosophie doit se placer, telle est l’atmosphère où réellement le philosophe respire. » Et Bergson de poursuivre : « En ce sens, on pourrait dire que tout philosophe a deux philosophies : la sienne et celle de Spinoza. »

Expresso : les parcours interactifs
Kant et la raison
Pourquoi continuons-nous à nous prendre la tête sur des concepts abstraits, invérifiables, comme Dieu ou la liberté humaine ? C'est à cause de la manière dont est construite notre raison ! La réponse avec le plus brûlant des philosophes allemands : Emmanuel Kant.
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Bac philo
2 min
Bonheur
Nicolas Tenaillon 01 août 2012

Le bonheur est un état de satisfaction durable et complet. Il ne se réduit donc pas au plaisir qui est toujours bref et partiel. Mais si chacun connaît des moments de plaisir, tous n’atteignent pas le bonheur. D’autant qu’être heureux…


Bac philo
5 min
Faut-il préférer le bonheur à la vérité ?
Aïda N’Diaye 10 mai 2022

Analyse des termes du sujet « Faut-il » Synonymes : est-ce un devoir, une obligation, une contrainte, une nécessité ? « préférer » Synonymes : choisir (choix exclusif ou inclusif), privilégier, favoriser… « bonheur » Termes…


Article
2 min
Spinoza. Voir le monde autrement
15 avril 2016

Comment le philosophe qui écrit “par Réalité et par Perfection j’entends la même chose” peut-il nous aider à changer le monde ? Pourquoi Spinoza…

Spinoza. Voir le monde autrement

Article
3 min
Bonheur, ataraxie, béatitude, joie: les concepts
Martin Duru 27 septembre 2012

Le bonheur vu par…Aristote / 384-322 av. J.-C.Le bonheur est ce vers quoi nous tendons naturellement, et apparaît comme le « souverain bien ». Il est lié à l’accomplissement de la fonction propre de l’homme : « Le bonheur est une…


Article
4 min
André Comte-Sponville : “L’éternité, c’est quand tout s’arrête et que le présent continue”
Alexandre Lacroix 14 juillet 2022

André Comte-Sponville nous a accordé un magistral entretien sur les relations entre lucidité, bonheur et désespoir, que nous publions dans le…

André Comte-Sponville : “L’éternité, c’est quand tout s’arrête et que le présent continue”

Article
2 min
Où trouver le bonheur ?
La Rédaction 14 novembre 2023

Existe-t-il une recette du bonheur ? Probablement pas plus qu’il y a de chemise de l’homme heureux, mais cela n’a jamais empêché les philosophes de la chercher : pour Aristote, le bonheur est lié à la contemplation des vérités…


Article
8 min
Quatre manières de lire l’“Éthique” de Spinoza
Frédéric Manzini 13 novembre 2021

Éthique, ce livre phare de la philosophie, publié après la mort de Baruch Spinoza et interdit quelques mois plus tard, impressionne par son…

Quatre manières de lire l’“Éthique” de Spinoza

Bac philo
4 min
Corrigés du bac philo – filière technologique : “La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ?”
Frédéric Manzini 15 juin 2022

Lorsqu’on obéit, par définition, on se soumet. À première vue, la liberté suppose donc l’absence d’obéissance. Mais cette définition de la liberté…

Corrigés du bac philo – filière technologique : “La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ?”

Article issu du dossier "“Éthique”, de Spinoza : logique de la joie" septembre 2022 Voir le dossier
À Lire aussi
Spinoza l’insoumis
Par Lia Duboucheron
mars 2006
Esprit de géométrie ou de finesse ?
Esprit de géométrie ou de finesse ?
Par Victorine de Oliveira
mars 2018
Chantal Jaquet : “Toutes les existences sont déterminées, mais ce déterminisme n’est pas la négation de la liberté”
Chantal Jaquet : “Toutes les existences sont déterminées, mais ce déterminisme n’est pas la négation de la liberté”
Par Marie Denieuil
février 2022
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. “Éthique”, de Spinoza : géométrie du bonheur
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse