Flânerie à Hong Kong
Entre errance et poésie, le film du cinéaste hongkongais rend hommage à la ville, à la dérive moderne et légère de ses habitants.
Quatre pickpockets, modestes pies des rues de Hong Kong, sont séduits par un beau moineau, Chu Lei, ténébreuse compagne d’un vieux mafieux. À travers cette histoire légère et ailée, Johnnie To rend hommage à sa ville. Ses personnages sont à l’image du flâneur baude-lairien : volontiers happés par l’univers urbain, ils gardent la liberté de leur trajectoire et l’audace de leur vision. Ainsi déambule Kei, le chef des voleurs, captant des instantanés de la ville à pied ou à vélo, muni de son vieux Rolleiflex. Car le flâneur ralentit le temps de la ville moderne et révèle dans son présent trépidant le passé qu’on lui a arraché. Cadrant les vieux quartiers aux côtés des gratte-ciel, le film ne cache rien de la surenchère immobilière dont se grise une métropole de plus en plus vitrifiée et impersonnelle. « La rue conduit celui qui flâne vers un temps révolu, écrivait Walter Benjamin. Pour lui, chaque rue est en pente. » Ce que capte Kei au bout de son objectif, ce n’est pas la réalité brute de la ville, mais une vision personnelle faite de désirs et de regrets, personnifiée par la belle et mystérieuse Chu Lei, toujours en fuite ou en transit, toujours à regarder derrière elle. Ces lignes de fuite dans l’objectif dessinent le spleen de Hong Kong, réaction au paradoxe des villes modernes, inscriptions pérennes de l’éphémère.
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