“Gagner sans combattre”, l’art de la guerre selon Sun Tzu
Écrit au VIe siècle avant notre ère, L’Art de la guerre est le plus ancien traité de stratégie connu à ce jour. Traduit tardivement par un missionnaire jésuite français peu avant la Révolution, il s’est imposé depuis comme une référence majeure de la polémologie. C’est que, malgré leur ancienneté, les treize chapitres qui composent le livre, montrent que son auteur Sun Tzu avait compris qu’une guerre ne se gagne pas seulement par la force des armes. Elle est d’abord affaire de psychologie.
Un stratège pacifiste
À l’époque où Sun Tzu écrit son livre, la Chine était dévastée par les dissensions intérieures après la période dite « Printemps Automne ». L’époque féodale où les troupes étaient privées et où l’initiative de la bataille dépendait des présages était révolue. Existaient déjà des armées permanentes, dirigées par des états-majors qualifiés qui lançaient les opérations militaires à partir de camps fortifiés. Seule la cavalerie manquait à ce modèle qui s’imposera pour plusieurs siècles. Ainsi Sun Tzu a-t-il pu observer des manœuvres militaires soigneusement organisées ou avoir connaissance des règles de vie qu’un général imposait à ses troupes.
“Jamais une guerre prolongée ne profita à aucun pays”
Mais en quoi alors sa conception de la guerre est-elle innovante ? En ce qu’il a refusé de l’aborder d’un point de vue strictement tactique, c’est-à-dire militaire. Pour lui la guerre est « une affaire sérieuse » qui engage l’avenir de l’État. Si elle est parfois nécessaire, il faut la faire cesser le plus rapidement possible, car « jamais une guerre prolongée ne profita à aucun pays ». L’art de la guerre sera donc surtout un art de la paix, l’idéal étant pour Sun Tzu d’agir vite – « Arrivez comme le vent et partez comme l’éclair » – et si possible de forcer l’adversaire à se rendre avant même d’engager le conflit – « Gagner toutes vos batailles n’est pas la meilleure chose ; l’excellence suprême consiste à gagner sans combattre. » Mais comment y parvenir ? En tenant compte de données bien plus nombreuses que celles retenues jusque-là par la science militaire.
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