Santé / Technologie

La quatrième dimension de la guérison

Martin Legros publié le 3 min

Les casques de réalités virtuelles font leur entrée dans le jeu vidéo mais aussi en médecine et dans les thérapies comportementales. Le virtuel n’est plus seulement un simulacre de la réalité mais bien le ressort d’une reconquête du réel. Explications.

Les casques personnels de réalité virtuelle arrivent à grand renfort de publicité. Après Oculus Rift, en septembre, issu des recherches d’une plateforme participative de passionnés et racheté 2 milliards d’euros par Facebook, Sony vient de sortir le sien en octobre pour sa PlayStation. À la clé, une révolution annoncée du jeu vidéo qui consistera dorénavant à faire une expérience en immersion, perçue en 3D et à 360°. Cependant, ces casques virtuels domestiques pourraient bien avoir une application beaucoup plus sérieuse : thérapeutique. Depuis une dizaine d’années, la vidéo et les casques de réalité virtuelle ont déjà changé la pratique de la médecine en permettant à des chirurgiens de s’exercer pour des opérations particulièrement délicates. Le docteur Thomas Gregory, chirurgien orthopédiste enseignant à l’université Paris-Descartes, a filmé une opération de prothèse totale de la hanche qu’il a ensuite transformée, grâce à la technologie d’Oculus Rift, en un programme de réalité virtuelle, que tous les apprentis chirurgiens peuvent maintenant utiliser. Mais, avec la démocratisation de cette technologie, ce sont dorénavant les patients eux-mêmes qui vont pouvoir se servir de ces casques. Dans le champ des phobies, ils sont invités à s’immerger virtuellement dans une situation problématique : des Spiderworld aident ceux qui ont une peur panique des araignées, tandis que des Snowworld soulagent les douleurs des grands brûlés. Ce qu’on appelle la thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV) est une déclinaison nouvelle des thérapies comportementales cognitives (TCC) qui visent à intervenir sur les processus mentaux à l’origine de troubles de comportements – pensées intérieures récurrentes face à une situation ressentie comme angoissante.

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