L’amitié existe-t-elle en relations internationales ?
Le tragique abandon des Kurdes par les États-Unis et leurs alliés pose la question de savoir s’il existe des valeurs de loyauté en géopolitique, ou si chacun poursuit son intérêt avec un réalisme sans vergogne.
Dorénavant, en Syrie, les Kurdes sont seuls. Le 6 octobre, le président Donald Trump a annoncé le désengagement militaire américain de ce pays meurtri, mettant un terme à quatre ans de compagnonnage militaire avec les Forces démocratiques syriennes (coalition armée principalement kurde). « Trahison ! », crient les uns ; « Abandon ! », reprennent les autres. Des images circulent, montrant les chars américains quittant les villages kurdes sous les huées. Alors, honte sur les États-Unis d’avoir trahi leurs « amis » ? Voyons voir.
L’alliance américaine avec les Kurdes de Syrie avait un cahier des charges simple : l’élimination du califat autoproclamé de Daech. Ce dernier ayant été déclaré « détruit à 100 % » par Trump en octobre, l’opération a pris fin. Mission accomplie, ennemi abattu, pas besoin de philosopher et on se quitte bons amis ? Pas exactement. Car le retrait américain était lourd de conséquences pour les ex-frères d’armes kurdes. Il a autorisé les Turcs à lancer leur propre opération militaire, visant à chasser les Kurdes du Nord de la Syrie. Autrement dit, se retirer revenait à livrer sciemment les compagnons d’hier aux griffes du loup turc, plus puissant et hostile.
En dépit de l’isolement abrupt que connaît l’Afghanistan, porté aujourd’hui par la peur et le refus d’être administré par un mouvement considéré…
Fidèle à sa défense des victimes de l’histoire et de la cruauté politique, Judith Shklar a, à de nombreuses reprises, alerté sur la souffrance des…
Les Jeux paralympiques, qui s’achèvent cette semaine, sont presque le seul moment où l’on entend parler de handicap dans les médias. Un instant d…
La Turquie a rejoint la coalition dirigée par les États-Unis contre Daech tout en ouvrant le feu sur les Kurdes, qui luttent eux-mêmes contre Daech. Contradiction ? Oui, mais secondaire…
L’existence, c’est le fait d’être. Elle se distingue de l’essence qui désigne ce qu’une chose est. À l’exception de Dieu dont l’existence est éternelle, le propre de l’existence est d’être finie, limitée dans le temps. L’existence s…
Frédéric Ramel est professeur agrégé et directeur du département de Science politique de Sciences Po Paris. Ancien directeur…
Donald Trump, qui caracole en tête des sondages dans le camp républicain, a-t-il une chance d’être élu en 2024 ? Oui, selon le philosophe…
Depuis que la guerre a repris, voilà près d’un mois, entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, on s’interroge sur l’implication de la Turquie dans ce…