“Ma jeunesse exaltée“ : de grandes espérances
Le théâtre, meilleure cure de Jouvence à la “falsification” et à la marchandisation du monde ? C'est le pari d’Olivier Py, dans Ma jeunesse exaltée, sa nouvelle pièce monumentale et foisonnante présentée au Festival d’Avignon.
« Peut-être ne faudrait-il plus se consacrer qu’à un élan d’espérance sans raison, un besoin d’espérance mystérieusement non éteint par le matérialisme arrivé à son acmé » ? De cette intuition, Olivier Py a tiré une pièce monumentale en quatre parties, publiée chez Actes Sud et jouée cet été au Festival d’Avignon, qu’il dirige pour la dernière fois. Dix heures de représentation, dix acteurs et deux musiciens donneront souffle à cette « tétralogie épique » et lyrique qui met en scène Arlequin en livreur de pizza, une incarnation de la jeunesse qui subvertit par le rire les nouvelles formes de notre servitude économique et politique, épaulé dans son action par le vieux poète Alcandre. Olivier Py reprend ici les motifs récurrents de son théâtre – conçu comme une quête de transcendance ici bas –, un décor imaginé pour La Servante (une autre de ses fresques créée en 1995) et des compagnons de jeu dans sa distribution. Le dramaturge le reconnaît : il n’a rien perdu du défaut de l’écriture de jeunesse, celui de vouloir tout dire, si bien qu’il y a dans cette pièce foisonnante « tout, y compris l’état de [s]a pensée, de [s]a vie ». Une conviction philosophique et esthétique aussi : par sa présence et ses rituels, comme « célébration de l’immanence », le théâtre serait un antidote à la « falsification » du monde et à sa marchandisation. Car il est « inexorablement imperméable au marché des images. […] Le théâtre est l’opposé le plus radical du spectacle. Il est le réel, le seul réel accessible depuis que le regard, l’oreille et le cœur ont été changés en pouvoir d’achat ». Une raison d’espérer ?
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