Mission impensable/Hannah Arendt

Adam Galou publié le 3 min

Agir librement, c’est briser tous les déterminismes, y compris celui de notre raison et de notre volonté. Comment alors sommes-nous capables de produire du nouveau ? À partir de ce paradoxe, Hannah Arendt réinvente l’idée de liberté.

« Pour autant qu’elle est déterminée[1], l’action est guidée par un but futur dont l’entendement a saisi le caractère désirable avant que la volonté ne le veuille ; l’entendement fait appel à la volonté car elle seule peut dicter l’action[2]. L’action, dans la mesure où elle est libre[3], n’est pas plus sous la direction de l’entendement qu’elle n’est sous l’emprise de la volonté, mais elle a sa source dans quelque chose d’entièrement différent que j’appellerai un principe[4] ».

La Crise de la culture (1961 ; trad. fr. Gallimard, 1972).

 

Traduction très libre

Le 4 janvier 2011, Mohamed Bouazizi s’immole et déclenche la révolution tunisienne. Son action était bien motivée par une détresse sociale et financière, et le but était de se donner la mort de façon spectaculaire. Mais il n’avait pas prévu de faire tomber le président Ben Ali. Dans toute la société, le principe de la vertu a pris le pas sur celui de la peur. Son action libre a permis d’actualiser ce principe et d’enclencher une suite imprévisible d’évènements collectifs.

Expresso : les parcours interactifs
Jusqu’où faut-il « s’aimer soi-même » ?
S'aimer soi-même est-ce être narcissique ? Bien sûr que non répondrait Rousseau. L'amour de soi est un formidable instinct de conservation. En revanche, l'amour propre est beaucoup plus pernicieux...Découvrez les détails de cette distinction décisive entre deux manières de se rapporter à soi-même.
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