Philippe Descola : "L’art est une tradition occidentale, la figuration un processus universel"
80% : c’est la part que représentent les images – films, vidéos, photos, mèmes, gifs, etc. – dans un trafic internet toujours plus important. Sans compter les innombrables « émoticônes » dont nous parsemons quotidiennement nos messages. Nous vivons, à bien des égards, une époque de « règne de l’image ». Pourtant, au sens large qui englobe le tatouage, le masque, la peinture, la sculpture, etc., l’image n’est pas le monopole de l’époque numérique : elle est aussi ancienne, ou presque, que les sociétés humaines.
C’est ce que s’efforce de montrer Philippe Descola. Le chercheur médaillé d’or du CNRS qui révolutionnait il y a quinze ans l’anthropologie en proposant, dans Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), son système de quatre ontologies, met à jour dans une nouvelle somme de près de mille pages, Les Formes du visible (Seuil, 2021), l’incroyables diversité des pratiques de figuration. « La figuration, c’est le fait de rendre visibles des choses invisibles », explique-t-il dans le grand entretien qu’il nous a accordé. « Parfois, ces choses sont invisibles parce qu’elles sont extraordinaires ou inédites, parfois parce qu’on ne les a pas sous les yeux. » Une chose est sûre : « Depuis au moins quatre-vingt mille ans, tous les humains se sont efforcés de figurer, mais ils l’ont fait selon des codes différents. » Ces images, d’ailleurs, ne se contentent pas de représenter le monde. Pour les prendre au sérieux, il faut les considérer comme « des agents autonomes » qui « interviennent dans la vie sociale et affective des humains ».
Les Formes du visible, de Philippe Descola, vient de paraître aux Éditions du Seuil. 848 p., 35€, disponible ici.
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