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Progrès

Anne Robin publié le 2 min

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Cicéron (106-43 av. J.-C.)

Le terme latin progressus apparaît bien dans l’Antiquité mais principalement dans sa dimension spatiale. Le terme est d’abord synonyme d’une marche en avant, comme chez Cicéron, qui le fait cependant basculer vers le sens plus métaphorique d’une amélioration, d’un acheminement dans la connaissance et la vertu. 

Francis Bacon (1561-1626)

C’est au XVIe siècle qu’apparaissent les premiers usages modernes de la notion, dans le sens d’une progression temporelle. Bacon l’envisage comme l’accroissement des savoirs humains. Reposant sur une méthode scientifique faite d’observation et d’expérimentation, il permet d’enrichir « la vie humaine de découvertes réelles ». 

Nicolas de Condorcet (1743-1794)

Représentant des Lumières, Condorcet adopte une approche anthropologique et brosse un Tableau historique des progrès de l’esprit humain. Selon lui, l’homme est perfectible, et « les progrès de cette perfectibilité […] n’ont d’autre terme que la durée du globe où la nature nous a jetés ». Il s’agit donc d’une histoire sans fin. 

G. W. F. Hegel (1770-1831)

Le processus d’accomplissement historique de la rationalité dans le monde, voici le progrès pour Hegel. Pour le philosophe, la marche de la raison se déroule par étapes qu’il appelle dialectiques, car la réalisation de l’Esprit se fait par négations successives : « L’histoire mondiale est le progrès dans la conscience de la liberté. »

Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

Si le critère était l’aptitude « à triompher des milieux géographiques les plus hostiles », les Eskimos « emporteraient la palme », note Lévi-Strauss. Il invite à réviser notre vision ethnocentrique de l’histoire héritée de Hegel et relativise les critères d’évaluation du progrès, rappelant qu’il n’est ni linéaire ni cumulatif. 

Expresso : les parcours interactifs
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