“Sans tambour” : un siphon fond, fond, fond…
Une scène de ménage sur fond d'évier encrassé débouche sur de grandes inspirations romantiques : c'est le tour de force de cette pièce de Samuel Achache, qui parvient à rire de tout et surtout de la catastrophe.
Deux êtres se séparent et tout est effondré. Littéralement, leur maison s’écroule à mesure que l’amour se délite. À partir de cet argument très simple, Samuel Achache imagine une comédie sensible, loufoque et musicale. Il invente une pièce jouant des contrastes, où une scène de ménage débouche sur de grandes inspirations romantiques. La crise commence quand un homme (Lionel Dray) casse la paroi dans laquelle il est emmuré à coups de masse pour s’atteler à déboucher l’évier dans la cuisine, alors que sa femme désenchantée (Sarah Le Picard) désespère d’atteindre sa sourde oreille : « Je te parle d’amour et tu me parles du siphon ?! » Un drolatique récitatif (interprété avec talent par Agathe Peyrat) et une improvisation de l’ensemble musical composé de cinq musiciens sur scène accompagnent la rupture, qui se préparait discrètement mais sûrement – sans tambour ni trompette. « Quand un espace ou une histoire n’existent plus, tout ce qu’il en reste, c’est son souvenir », note Samuel Achache. Il prend donc l’histoire à rebours pour en remonter le fil. S’inspirant des Lieder romantiques de Robert Schumann, ces fragments poétiques chantés qui font le récit d’un drame avec fatalité, il revient à la genèse de toute relation, à un sol originaire… d’où l’amour peut rejaillir ? À propos de cette « poétique des ruines », en peinture, Diderot écrivait : « L’effet de ces compositions, bonnes ou mauvaises, c’est de vous laisser dans une douce mélancolie. Nous attachons nos regards sur les débris d’un arc de triomphe, d’un portique, d’une pyramide, d’un temple, d’un palais, et nous revenons sur nous-mêmes. Nous anticipons sur les ravages du temps, et notre imagination disperse sur la terre les édifices mêmes que nous habitons. À l’instant, la solitude et le silence règnent autour de nous. Nous restons seuls de toute une génération qui n’est plus. » Mais il est possible de rire de la catastrophe et même d’éprouver sur les décombres l’occasion d’un renouveau. Ce qu’on appelle la destruction créatrice ?
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