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Ludwig Wittgenstein. © Domaine public. Illustration © iStockphoto

Série : la philo, nid d’espions

Wittgenstein, espion soviétique ?

Octave Larmagnac-Matheron publié le 15 juillet 2023 2 min

« Ce dont on ne peut parler, il faut le taire » : ces mots écrits par Ludwig Wittgenstein en 1921 dans le Tractatus logico-philosophicus ne seraient-ils pas, sous leurs dehors philosophiques, la profession de foi d’un espion patenté ? C’est le fil que tirait l’écrivaine australienne Kimberley Cornish dans un ouvrage controversé, Wittgenstein contre Hitler. Le Juif de Linz (1998). Espion, pourquoi pas, mais pour le compte de qui ?


 

  • Pour le savoir, Kimberley Cornish remonte à la jeunesse du fondateur de la philosophie analytique. Nous sommes en 1904, à la Realschule de Linz, en Autriche. Wittgenstein y fait la connaissance d’un garçon qui partage son goût pour Wagner et Schopenhauer. L’adolescent n’est autre qu’Adolf Hitler. Wittgenstein (1889-1951) serait le jeune Juif mentionné dans Mein Kampf (1925) avec lequel le futur Führer se serait lié d’amitié avant d’être « trahi » par lui – point de départ de l’antisémitisme hitlérien, selon l’autrice. C’est encore à son ex-camarade, « petite taupe » devenue philosophe, qu’aurait pensé Hitler lorsque dans un discours de 1938, juste après l’Anschluss (annexion) de l’Autriche, il qualifia les Juifs de « chercheurs internationaux de vérité ».
  • La haine entre les deux hommes ne cesse de grandir dans les années 1920. Loin de la réputation apolitique qu’il a laissée, Wittgenstein est alors, selon l’écrivaine, considéré comme un « gauchiste » (1926) qui, de Vienne où il réside alors, observe avec inquiétude et dégoût la montée du nazisme en Allemagne. La conclusion s’impose à ses yeux : Ludwig Wittgenstein a été recruté dans ces années-là comme espion par le Komintern soviétique. Cornish en veut pour preuve qu’en 1935, après avoir appris quelques rudiments de russe, le philosophe se rendra en URSS, à Saint-Pétersbourg puis à Moscou, et se verra offrir un poste à l’université de Kazan, celle-là même où avait étudié Lénine. Inattendu, sans doute ! Wittgenstein refusera cependant, et s’en retournera en Angleterre au bout de trois semaines de voyage.
  • Kimberley Cornish n’en démord pas. Comment expliquer que Wittgenstein, après une parenthèse viennoise où il se prend de dégoût pour la philosophie, retourne enseigner cette même discipline à l’université de Cambridge ? C’est bien qu’il avait d’autres intentions ! Mais lesquelles ? Rallier d’autres espions à la cause de Moscou. Wittgenstein serait, affirme l’exégète de sa vie, le recruteur des « Cinq de Cambridge » (Magnificent Five), anciens étudiants du Trinity College dont on sait effectivement qu’ils travaillèrent pour le compte de l’URSS pendant les années 1930 et la Seconde Guerre mondiale : Kim Philby, Guy Burgess, Donald Duart Maclean, Anthony Blunt et John Cairncross.
  • C’est ce réseau d’espion qui transmettra notamment à l’Armée rouge les techniques de décryptage des messages allemands développées par les Alliés. Un avantage décisif qui hâtera l’avancée des troupes soviétiques en Ukraine et en Pologne, et in fine la capitulation du régime nazi. Il n’en fallait pas plus à Cornish pour faire de Wittgenstein un « grand héros de la Shoah ». Peu étayé et un peu farfelu, le récit fantasmatique de Kimberley Cornish a été critiqué de manière véhémente par nombre d’historiens. La possibilité, même infime, que Wittgenstein ait été espion est-elle pour autant exclue ?
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