Ethique et Politique
Une recension de Mathilde Lequin, publié le« On ne cesse de me dire que je surestime le rôle de la raison dans les affaires humaines », se désole Russell dans ce recueil d’articles paru en 1954. Militant humaniste et pacifiste, ce logicien était-il trop idéaliste pour être un bon moraliste ? Il s’en défend et met ici les choses au clair avec ceux qui l’ont mal compris. Loin de vénérer la raison, le philosophe britannique déclare, en disciple de Hume, ne voir en elle que « l’esclave des passions » : la raison n’est rien de plus que « le meilleur moyen d’atteindre l’objectif que l’on s’est fixé ». Les émotions, les sentiments, les passions : voici au contraire la véritable source de nos actions, donc la matière première d’une éthique « liée à la vie », c’est-à-dire au désir. Car c’est là, pour Russell, que se décide ce qui est bon et mauvais, là aussi que surgissent les conflits éthiques. La place centrale du désir dans cette éthique, loin de restreindre son application au seul individu, lui assure au contraire un lien étroit à la politique, qui vise à faire naître des désirs collectifs. Ce pont entre éthique et politique, l’auteur n’en minimise pas la fragilité, en cette époque de guerre froide. Rien ne le décourage pourtant de « découvrir des moyens d’inciter l’humanité à se laisser aller au bonheur ». Flagrant délit d’idéalisme ? Selon Russell, ce n’est là qu’un optimisme bien légitime : « La principale chose pour rendre le monde heureux est l’intelligence. » Ce qui, pour lui qui fut aussi un grand philosophe de l’éducation, tombe très bien, puisque « l’intelligence est une chose qui peut être développée »…
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