7 conceptions de la barbarie

Victorine de Oliveira publié le 2 min

Héraclite (v. 550-v. 480 av. J.-C.)

Héraclite qualifie de barbaros, les peuples qui s’expriment dans une langue étrangère, associée, étymologiquement, aux gazouillis des oiseaux. Le contexte de guerres médiques opposant Grecs et Perses intensifie ce qui n’était qu’une simple différence de langage : « Mauvais témoins pour les hommes, les yeux et les oreilles de ceux qui ont une âme barbare », écrit-il. C’est non seulement le logos, mais l’âme qui peut devenir barbare, c’est-à-dire dépourvue de raison.

Cicéron (106-43 av. J.-C.)

Les Romains, à la suite des Grecs, s’opposent également à l’apparente absence d’organisation des barbarus. Les Gaulois font les frais du mépris de Cicéron. Coupables de se livrer à « la coutume monstrueuse et barbare des sacrifices humains », ils effraient aussi « par les sonorités horribles de leur langue barbare », juge-t-il dans son plaidoyer pour Fonteius. Devenu péjoratif, l’adjectif justifie l’œuvre civilisatrice des armées de César.

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