1. Pour être nous-mêmes

Andreas Bartels : “Sans amour, notre espèce ne peut survivre”

Andreas Bartels publié le 5 min

Chercheur en neurosciences, Andreas Bartels a mis en évidence la base neuronale de notre aspiration à l’amour : avant d’être un concept métaphysique, c’est un élan vital.

Vous vous êtes intéressé à l’amour d’un point de vue neurobiologique. En quoi consiste votre étude ?

Andreas Bartels : Avec mon collègue Semir Zeki, nous sommes partis d’un constat : l’amour, pris au sens large du terme, traverse les époques et les cultures. Nous avons entrepris de comprendre ce qui pouvait l’expliquer physiologiquement. Alors que la recherche sur le comportement des animaux était avancée, rien de tel n’existait pour les humains au début des années 2000. Nous avons donc commencé par étudier l’amour romantique, avant de nous concentrer sur l’amour parental. Pour mener à bien cette seconde étude, nous avons présenté à une vingtaine de mères une photo de leur enfant. Puis nous leur avons présenté des photos d’enfants de leurs amies et, enfin, des photos d’enfants qu’elles ne connaissaient pas. Pendant ce temps, un scanner enregistrait les réactions au niveau du cerveau. Nous avons constaté l’activation de deux récepteurs : la vasopressine et l’ocytocine. Ces hormones sont apparues au niveau du système de récompense (le « striatum ventral ») et du cerveau émotionnel (le « système limbique »). Résultat, moins les mères étaient attachées à l’enfant, moins ces récepteurs étaient visibles à l’écran.

 

« Le besoin d’amour est un mécanisme biologique et pas seulement psychologique »

Ainsi, l’amour n’est pas seulement un sentiment, il a une base physiologique ?

Expresso : les parcours interactifs
Comment résister à la paraphrase ?
« Éviter la paraphrase » : combien de fois avez-vous lu ou entendu cette phrase en cours de philo ? Sauf que ça ne s’improvise pas : encore faut-il apprendre à la reconnaître, à comprendre pourquoi elle apparaît et comment y résister ! 
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