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© Muriel Franceschetti pour PM

Dialogue

Christophe Dominici-Catherine Kintzler. Une philosophie du contact

Catherine Kintzler, Christophe Dominici, propos recueillis par Julien Charnay publié le 22 août 2007 12 min

À la veille de la Coupe du monde de rugby, qui a lieu du 7 septembre au 20 octobre, Catherine Kintzler, philosophe fan de ballon ovale, a rencontré Christophe Dominici, ailier médiatique du XV de France. Pour le joueur comme pour la supportrice, ce sport est une façon exemplaire de se confronter aux choses et aux autres, de se construire.

 

Christophe Dominici : Depuis les années 1990, en France, un regard nouveau se pose sur le rugby. Il n’est plus représenté comme une confrontation de brutes épaisses où le plus agressif et le plus méchant doit nécessairement gagner. La pratique du rugby a évolué. Tout change, la technique et l’esthétique. Avec la professionnalisation et la mondialisation, il est devenu beaucoup plus télévisuel. La Coupe du monde pour laquelle plus de deux millions de billets ont déjà été vendus est la consécration de cette transformation, assez loin de mes débuts à Toulon. J’ai commencé dans un club très atypique qui cultivait des valeurs guerrières. En 1997, j’ai rencontré Max Guazzini, président du Stade français de Paris, club qui avait pour ambition de devenir champion de France. J’ai signé tout de suite. Au début, on jouait devant 2000 personnes. Et puis le club a ouvert grand ses portes à un public nouveau, grâce notamment au calendrier des « Dieux du stade », qui montrait les corps nus des rugbymen. Cela a changé le regard porté sur nous, celui des femmes par exemple.

 

Catherine Kintzler : Si une femme comme moi, philosophe, est devenue une supportrice du Stade français, c’est parce que, au-delà de la qualité de l’équipe, quelque chose a bougé. J’étais depuis longtemps intéressée et même passionnée par le rugby. Mais je n’osais pas aller à un match, je les suivais à la télé par la médiation de l’écran et du commentateur. Quelle est cette métamorphose dont parle Christophe Dominici ? La vieille langue du rugby, avec ses légendes herculéennes du fond des âges, est venue se brancher sur ce qu’il y a de plus sophistiqué dans la modernité. Pour caractériser cela, je trouve le terme de paillettes trop superficiel. Il y a toute une gestique, une manière hypermoderne de mettre en scène le corps, qui a été intégrée. Pour les maillots, le Stade français a osé choisir le rose et le semis de fleurs à la place des rayures ! Cet esprit m’a tout récemment libérée. La première fois que je vous ai vu arriver « en vrai » sur le terrain, c’était lors du match Paris-Perpignan le 13 mai dernier : le Stade français portait un maillot rose fluo « deuxième peau » et vous faisiez, pour l’échauffement, des passes sans ballon. Vous m’êtes apparu comme des danseurs. C’était comme une chorégraphie. J’étais ébahie. Ces maillots engagent un rapport au corps dont ils épousent la silhouette. Et puis le rose, il fallait oser ! Je me suis sentie concernée et pas seulement séduite.

 

C. D. : Je me souviens très bien du premier match que l’on a joué sous la tunique rose. C’était à Perpignan. En tant que capitaine, je suis entré le premier, avec mes coéquipiers dans la foulée. Nous avons eu droit à une immense bronca ! Et puis, petit à petit, ce maillot a été accepté et même plébiscité par ceux qui, hier, nous sifflaient. Le Stade français avait anticipé cette jonction qui s’est opérée entre la mode et le rugby. Pour faire venir à lui un nouveau public, le rugby a épousé une culture du spectacle.

 

C. K. : Et c’est réussi. Aujourd’hui, je vais au stade comme je vais à l’opéra, avec l’envie d’assister à un spectacle de haut niveau.

 

C. D. : On a la chance d’avoir un public très différent de celui du football. C’est que l’esprit du rugby est beaucoup moins stressant que celui du football. Tous les samedis, au Parc des Princes, le football prend des allures de théâtre de guerre. La violence engendre la violence.

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