De la fin de la démocratie en Amérique
En octobre dernier, le numéro de Philosophie magazine, titrait en couverture De la fin de la démocratie en Amérique. Inspirés par De la démocratie en Amérique, le grand ouvrage publié par Alexis de Tocqueville en 1840 qui cherchait à saisir depuis l’autre côté de l’Atlantique, l’avenir des sociétés démocratiques, nous émettions l’hypothèse que les États-Unis de Trump permettaient peut-être de saisir la manière dont les démocraties se défont, sous le coup des inégalités, de la corruption et du mensonge.
Mais, pour être honnêtes, c’était une hypothèse d’abord théorique, une sorte d’expérience de pensée, destinée à réfléchir aux causes profondes du malaise démocratique contemporain. Nous n’imaginions pas que quelques mois plus tard, le Capitole à Washington, qui abrite le Sénat et le Parlement américain, serait envahi par une foule haineuse désireuse d’empêcher les représentants du peuple de valider les résultats de l’élection présidentielle de novembre dernier, et la victoire de l’adversaire de Donald Trump, Joe Biden. L’actuel président, non content de ne pas reconnaître sa défaite, a incité ses soutiens à se rebeller contre une élection qu’il prétend, même contre les faits, « volée ».
Si les choses semblent revenues dans l’ordre, la possibilité s’est ouverte que les États-Unis, où la démocratie n’a jamais été renversée depuis deux siècles, tombent sous le coup d’une insurrection, encouragée par celui qui est censé être le gardien de la Constitution. « Ce qui s’est passé, a affirmé le sénateur républicain, Mitt Romney, est une insurrection incitée par le président des États-Unis. »
L’événement ne manquera pas de laisser des traces. Et Donald Trump qui tend à organiser, depuis son échec, « une autocratie en exil, une Amérique alternative dans laquelle il serait le leader légitime », selon la formule de Ezra Klein, fondateur du site d’information américain Vox, n’a pas dit son dernier mot.
Raison de plus pour parcourir les causes profondes du mal… dans le débat que nous avons organisé entre le défenseur du libéralisme politique Yascha Mounk et le penseur du conservatisme Patrick J. Deneen sur la crise de la démocratie américaine.
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