Entre le passé et le futur
D’un œcuménisme rare, l’œuvre de Hannah Arendt suscite des lectures parfois divergentes. Pour les uns, la théoricienne s’affirme par sa modernité ; pour les autres, elle incarne un certain conservatisme. Deux spécialistes illustrent cette discordance.
Vers une nouvelle politique
« Ne s’en remettre ni au passé ni à l’avenir, mais être pleinement présent. » Hannah Arendt retient et met en pratique cet impératif découvert dans la Logique de son maître Karl Jaspers. Les régimes totalitaires ayant démontré que « tout est possible », que l’homme est « superflu », être pleinement présent, c’était, dès 1945, vouloir comprendre comment le commandement « Tu ne tueras pas » s’était inversé en son contraire, c’était s’interroger sur le sens de la politique dès lors que celle-ci s’était révélée incapable de garantir non seulement la liberté mais, après Hiroshima, l’existence même des citoyens.
Condition de l’homme moderne (1958), que Hannah Arendt projetait d’intituler Amor Mundi, scelle la réconciliation de la philosophe avec un monde où de tels crimes sont possibles et dans lequel il nous faut pourtant bien continuer à vivre. S’efforçant de mettre au jour les ressorts de la condition humaine susceptibles de tenir en échec la terreur et la destruction, de découvrir de nouvelles formes de vivre-ensemble, elle propose tout simplement de « penser ce que nous faisons ». L’appel au sens commun, à l’imagination des conséquences de nos actes, telle serait la manière de faire jaillir à nouveau le sens qui nous fait défaut, de répondre du monde, lequel doit présenter un « visage décent ». La pensée comme antidote au mal. Penser par soi-même, tel serait le remède pour ne pas succomber au piège de l’idéologie.
À l’occasion de la publication du Cahier de l’Herne consacré à Hannah Arendt et dirigé par Martine Leibovici et Aurore Mréjen, nous publions avec…
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