Incendie Lubrizol : ne pas savoir, est-ce ne pas pouvoir ?
Dans les jours qui ont suivi l’incendie de l’usine Lubrizol près de Rouen, le 26 septembre 2019, les réactions de la préfecture et du ministère de la Santé révèlent les insuffisances du principe de précaution.
Relire avec recul les communiqués publiés par la préfecture de la Seine-Maritime est instructif. L’usine Lubrizol est classée Seveso II, c’est-à-dire à « hauts risques » d’après les normes européennes. Vers 2h40 le 26 septembre, un incendie se déclare sur le site. À 9 heures du matin, la préfecture déclare : « à ce stade et au vu des premières analyses, il n’est pas mesuré de toxicité aiguë dans l’air », tout en conseillant « de ne pas s’exposer inutilement et de rester à l’intérieur autant que possible ». Le lendemain matin, à 7h30 : « malgré une odeur désagréable le risque pour la population reste faible », et à 16 heures : « L’incendie est maintenant totalement maîtrisé. Le panache de fumée visible hier est dissipé. » Le 28 septembre, comme les médias et les riverains manifestent leur mécontentement devant le manque de consignes précises, le ministère de la Transition écologique et solidaire affirme que « le gouvernement s’assure que toute la transparence est faite » sur la situation. Trois jours plus tard, la liste des produits stockés est publiée, et la ministre de la Santé Agnès Buzyn reconnaît que les analyses des suies laissées par l’incendie ne sont pas prêtes et que l’on ne sait pas bien ce qu’il se passe quand ces trois cents produits dangereux brûlent ensemble. Les responsables semblent donc avoir oscillé entre plusieurs objectifs : éviter un mouvement de panique, minimiser les retombées négatives pour le gouvernement et protéger les populations. Et il n’est pas certain que ce dernier objectif ait toujours été jugé prioritaire.
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