“Intelligence organoïde” : l’âge des ordinateurs vivants ?
Si les performances récentes de l’intelligence artificielle impressionnent, leur développement semble voué à certaines limites. Et si, pour les contourner, nous passions à « l’intelligence organoïde », à la création d’ordinateurs vivants ? C’est ce que propose une équipe américaine. Éclairage.
Créer des « ordinateurs biologiques » à partir de cultures cellulaires reproduisant, de manière simplifiée, l’encéphale humain : c’est le projet un peu fou d’une équipe de chercheurs de l’université Johns-Hopkins (États-Unis). Dans un article paru dans Frontiers, ils décrivent la forme du dispositif qui, à terme, devrait se présenter sous la forme d’un amas cellulaire « nourri » via microvascularisation par des fluides, et connecté à un dispositif d’électrodes qui en captent l’activité électrique, laquelle est interprétée par des algorithmes.
L’informatique, une débauche d’énergie
L’idée de créer un bio-ordinateur répond à un constat problématique. Les ordinateurs que nous développons aujourd’hui manifestent des capacités inédites. En mai dernier, un supercalculateur a atteint pour la première fois une puissance de calcul de plus de 1 exaflop. Cette puissance totale est certes comparable au potentiel du cerveau humain, mais il y a toutes les raisons de croire que les ordinateurs de demain dépasseront largement ce seuil symbolique. Mais ils n’y parviendront, dans l’état actuel des techniques, que par le biais d’une débauche de matériau, d’espace et d’énergie.
Un supercalculateur est beaucoup moins économe qu’un cerveau qui, pour générer son propre exaflop, a seulement besoin d’un kilo et demi de matière et de 20 watts. Pour obtenir des résultats comparables, il a fallu au premier supercalculateur à franchir le seuil de l’exaflop donc (lui aussi nommé « Frontier »), 372 m2 d’espace. Sa consommation électrique est de 62,68 gigaflops/watt : à consommation d’énergie égale à celle du cerveau, on obtient seulement 1260 gigaflop (soit 1,26 teraflop, 0,00126 pétaflop, ou encore 0,00000126 exaflop). Les processeurs et transistors dont Frontier se compose sont beaucoup plus encombrants que les 10 000 milliards de synapses du cerveau !
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