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Miruka, “Paradisier bleu”, 2017. © Yellow

Entretien

Jérôme Sueur : “Les animaux ne sont pas des musiciens, mais nous pouvons les écouter comme de la musique”

Victorine de Oliveira publié le 01 octobre 2022 6 min

Jusqu’au 29 janvier, l’exposition Musicanimale à la Philharmonie de Paris invite ses visiteurs à une expérience fascinante : déambuler dans un parcours sonore où les animaux et leur « musique » sont à l’honneur. Chant des baleines, vocalises d’oiseaux, stridulations d’insectes ou vibrations d’une toile d’araignée… Le vivant fait du son, qui inspire en retour les compositeurs. Rencontre avec Jérôme Sueur, éco-acousticien au Muséum national d’Histoire naturelle et conseiller scientifique de la Philharmonie.

 

Pouvez-vous expliquer ce qu’est l’éco-acoustique ?

Jérôme Sueur : C’est une discipline très récente – à peine une dizaine d’années – qui dérive de la bioacoustique, née, elle, juste après la Seconde Guerre mondiale. La bioacoustique cherche à comprendre comment les animaux communiquent, utilisent et produisent le son, et comment ils le reçoivent. Quels appareils vocaux mettent-ils en œuvre ? Quelles informations cherchent-ils à transmettre ? La bioacoustique est une façon d’étudier le comportement animal, de faire de l’éthologie. Contrairement à cette dernière, l’éco-acoustique ne s’intéresse pas à un individu – une grenouille, une sauterelle – dont on analyserait le son. L’éco-acoustique ouvre l’angle d’observation en passant du téléobjectif au grand angle, elle s’intéresse à tous les animaux, sans sélection, qui produisent du son dans un temps et un lieu donné. Pas seulement les animaux, d’ailleurs : l’éco-acoustique s’intéresse également au son de la pluie, d’une rivière qui coule ou de la mer. C’est une approche holistique qui traite des questions de suivi de la biodiversité et d’écologie.

“Les paysages sonores naturels éloignés de toute origine humaine procurent un sentiment de ressourcement, de récupération physiologique, mentale et psychologique”
Jérôme Sueur

 

Cette approche semble accompagner le concept nouveau de « vivant », qui prend peu à peu la place de l’ancienne nature, ou physis pour les Anciens…

L’éco-acoustique propose en effet une approche intégrative : nous enregistrons tous les sons, sans distinction, avec des microphones qui captent dans toutes les directions. Nos enregistrements contiennent donc des sons d’origine animale, non humaine, soit la biophonie, ou des sons des éléments naturels mais non vivants comme la pluie ou le vent, soit la géophonie, ainsi que des sons d’origine humaine, soit l’anthropophonie. L’éco-acoustique est une science qui repose sur des techniques d’acoustique, d’analyse de signal, de reconnaissance automatique avec l’aide d’intelligences artificielles. Cela ne nous empêche pas d’avoir une perception sensible d’un environnement via l’audition. En tant qu’observateurs, on peut donc développer à la fois une écoute objective, scientifique, et une écoute subjective, sensible. On sait d’ailleurs que le bruit humain est un facteur de stress et de maladie pour les humains et les autres animaux. Les paysages sonores naturels éloignés de l’anthropophonie procurent chez les humains un sentiment de ressourcement, de récupération physiologique, mentale et psychologique.

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