La Boétie. Biographie

Mathilde Lequin publié le 2 min

Étienne de La Boétie est né le 1er novembre 1530 à Sarlat, dans le Périgord. Il perd son père à 10 ans, et c’est son oncle, ecclésiastique, qui prend en charge son éducation. Si l’on ignore où La Boétie a reçu son diplôme de bachelier, on retrouve sa trace en 1553, lorsqu’il obtient sa licence en droit civil à l’université d’Orléans. Grâce à une lettre de dérogation du roi Henri II, il est aussitôt nommé conseiller au parlement de Bordeaux, trois ans avant l’âge requis. Peu après sa nomination, il fait un beau mariage en épousant la riche fille du président du parlement. C’est à un concours de circonstances qu’est due la rencontre qui, en 1557, va bouleverser sa vie: Montaigne est affecté à Bordeaux après la suppression de la cour des aides de Périgueux où il était magistrat. Dans les Essais, où sera racontée leur rencontre, il notera « la laideur qui revêtait une âme très belle chez La Boétie ». En 1561, tandis que le développement du protestantisme conduit la région au bord de la guerre civile, c’est à lui, dépeint comme « fort docte et homme de bien », qu’on fait appel pour négocier la paix. La violence de ces conflits religieux le rend profondément mélancolique. Tenté de s’exiler en Amérique, ce nouveau monde récemment découvert, il confie à Montaigne : « Je n’ai d’autre idée que de fuir. » En plus de ses activités juridiques, il traduit des œuvres de l’Antiquité, comme L’Économique de Xénophon ou les Règles du mariage de Plutarque ; il compose également des sonnets, dont plusieurs sont dédiés à Montaigne. En août 1563, après une partie de jeu de paume, il est pris de terribles maux de ventre, sans doute dus à une épidémie de peste ou de dysenterie. En route pour Bordeaux, il doit faire halte dans le Médoc, chez le beau-frère de Montaigne : c’est là, après neuf jours d’agonie, qu’il rend l’âme le 18 août, à 32 ans. On ignore où sa dépouille a été enterrée.

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