La démocratie commence en prison
Quelques jours avant les élections législatives en Géorgie du 1er octobre, notre rédacteur en chef adjoint était à Tbilissi. Il a pu mesurer l’impact sur la population de vidéos montrant des détenus subissant des sévices. Alors que les analystes occidentaux se concentrent sur les soupçons de manipulation, c’est le refus démocratique de la torture qui doit retenir l’attention.
Tbilissi, le 26 septembre 2012. En assistant à une manifestation d’étudiants à la veille des législatives, je sens que l’opinion publique est en train de basculer. Quelques jours plus tôt, des vidéos ont été diffusées à la télévision. On y voit les images insoutenables de détenus de la prison de Gldani, dans la banlieue de la capitale, battus et sexuellement violentés par leurs gardiens. Pour le président Saakachvili, au pouvoir depuis neuf ans et qui se félicite d’avoir pleinement rétabli l’État de droit, c’est une catastrophe. Il renvoie deux ministres. Mais les manifestations sont désormais quotidiennes et prennent de l’ampleur. Les étudiants protestataires récusent toute récupération politique. Rares sont ceux qui arborent le tee-shirt bleu offert par le principal candidat d’opposition. Reste que, pour lui, ce scandale est une aubaine. Les conditions d’enregistrement et de transmission des images de la prison demeurent d’ailleurs obscures. Il s’agit de l’un de ces matériaux compromettants (kompromat) typiques de la politique postsoviétique. Il y a donc deux manières de comprendre l’événement. De loin, on constate que l’opposition a trouvé un moyen de déstabiliser le pouvoir. Elle le prouvera quelques jours plus tard en remportant haut la main les élections. De près, c’est l’indignation qui prime.
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