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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Espagne, 1936-1939. Un homme inscrit un slogan républicain sur un mur. © Luce Institute/Alinari Archive Management, Florence/AKG

“La Guerre civile”, une histoire millénaire

Charles Perragin publié le 11 février 2021 4 min

Violence destructrice qui menace les sociétés ou contestation, légitime, de l’ordre établi et des ses injustices : la guerre civile divise les penseurs depuis au moins deux millénaires. Dans son essai, le philosophe Guillaume Barrera redéfinit l’histoire, aussi complexe qu’ambivalente, d’une notion trop souvent oubliée de la philosophie politique. Elle revient pourtant sans arrêt dans l’actualité, des printemps arabes à la prise du Capitole en passant par le projet de loi porté par Emmanuel Macron contre le « séparatisme ».

La famille contre la cité

Les guerres civiles de l’Antiquité n’ont pas encore de portée universelle. « La philosophie politique grecque vise le bien de la cité, sa santé, son équilibre. Elle se concentre sur son régime entendu comme un ordre sans reste », écrit Guillaume Barrera, avant de poursuivre : « La cité de Platon n’est pas aussi grande que l’Attique ; le dos tourné à la mer, elle se satisferait bien de l’autarcie. » La Grèce antique est profondément en lutte contre un désordre interne qui prend racine dans une « division des origines » : l’appartenance profonde de l’homme grec à la famille, matrice des jeux de pouvoirs et de conflits. La « maison divisée » est la grande peur de la culture grecque. En témoigne sa mythologie. Plus que la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J.-C.), la cause du déclin d’Athènes est à rechercher dans sa division en factions ennemies. Les réformes de Solon et Clisthène, fondateurs de la « grande Athènes », ou les écrits de penseurs comme Platon (la République en tête) n’auront de cesse de façonner une pensée politique à la mesure de la polis : un ensemble politique ordonné plus grand et plus fondamental que les communautés ancestrales.

L’Empire contre l’Église

La guerre civile gagne en intensité avec « l’extension de l’universel dans l’histoire ». Et dans ce processus, l’avènement de l’Empire romain – lui-même né dans le sang – et de l’Église est décisif. On ne se bat plus pour la famille ou la cité, mais au nom de Dieu ou des hommes. Toutes les luttes intestines ont ce duel en toile de fond : pouvoir temporel contre pouvoir spirituel, la chair contre l’esprit. « Les troubles séculaires des républiques italiennes, bourgeoisie communale contre noblesse, se sont presque toujours doublés d’un conflit entre papes et empereurs […]. Machiavel a compris et décrit comme personne ces désordres tout à la fois familiaux, sociaux, politiques et religieux », commente Barrera. L’idéal de la cité grecque de Platon, travaillée par ses forces intérieures, est devenue la « cité de Dieu » d’Augustin, universelle. Barrera résume : « Les deux cités ennemies ne sont pas des cités visibles ni deux parties d’une même cité : elles figurent plutôt les deux pôles entre lesquels balance toute volonté humaine et toute société d’hommes. » Augustin l’a décrit de manière très juste : « Deux amours ont fondé deux cités, celle de la terre par l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, celle du ciel par l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi. » (La Cité de Dieu).

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