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© Lionel Richerand pour PM

 

Biographie

Thomas Hobbes. Le monstre maudit

Martin Duru publié le 28 octobre 2009 9 min

« La peur a été la seule grande passion de ma vie. » Chez Thomas Hobbes, ce sentiment n’a d’égal que sa foi inébranlable en la raison. Vivant à une époque charnière où la science s’élève contre la religion, il est aussi le témoin de la guerre civile en Angleterre. La peur, Hobbes l’a éprouvée ; son œuvre l’a aussi inspirée en tant que théoricien du pouvoir politique.

D’emblée, c’est sous le signe de la peur, que Thomas Hobbes s’imagine être né. Dans son Autobiographie en vers, il affirme que sa mère aurait accouché prématurément de « jumeaux, de [lui] et de la crainte », effrayée par la flotte de l’Invincible Armada que l’Espagne catholique lance contre l’Angleterre d’Élisabeth Ire. Or il voit le jour le 5 avril 1588, à Westport (faubourg de la ville de Malmesbury, dans le comté de Wiltshire), alors que l’Armada n’approche des côtes anglaises qu’en juillet, avant de connaître une défaite retentissante ! Abandonné par un père joueur et querelleur, officiant comme… curé, il est pris en charge par son oncle. Son éducation est marquée par un apprentissage précoce du grec et du latin, et par son inscription à un collège d’Oxford, Magdalen Hall. Il y reçoit une formation scolastique classique, dans laquelle la physique d’Aristote est la seule conception de la nature enseignée, avec la théologie chrétienne. Diplômé en 1608, il est recommandé à William Cavendish, futur comte de Devonshire, et devient le précepteur de son fils, avec lequel il entretient une amitié tout au long de sa vie. Entre 1610 et 1615, les deux jeunes hommes séjournent en France et en Italie, voyage au cours duquel Thomas Hobbes se tourne vers la culture humaniste de la Renaissance.

À son retour, il embrasse l’existence intellectuelle du parfait érudit. Au début des années 1620, il entre au service du philosophe Francis Bacon, dont il devient le secrétaire et le traducteur particulier. Bacon, par ailleurs Lord Chancelier, entend rénover l’ensemble du savoir en s’appuyant sur une démarche expérimentale… pour laquelle son assistant n’a que peu de goût, voyant dans les expérimentations une « pratique d’apothicaire ». Cependant, les deux esprits partagent une même conviction rationaliste et un même intérêt pour l’histoire. Thomas Hobbes publie d’ailleurs en 1629 une traduction de l’Histoire du Péloponnèse du Grec Thucydide (vers 460-400 avant J.-C.). Le souci d’objectivité de cet « homme qui aime non pas sa patrie mais la vérité » le frappe, tout comme ses analyses qui accordent un rôle fondamental à la soif de domination et à la crainte dans le conflit ayant opposé Athènes à ses cités rivales.

Parallèlement, Thomas Hobbes développe ses conceptions en matière de science, nourries par deux nouveaux voyages sur le continent. Lors du premier (1629-1630), il a une « illumination » en découvrant les Éléments d’Euclide, qui le convertissent à une méthode déductive, partant des principes les plus simples de la connaissance. Dans la foulée, alors âgé de 42 ans, il écrit son premier ouvrage, précisément intitulé Court Traité des premiers principes (Short Tract on First Principles), dans lequel il analyse le phénomène physique du mouvement. Au cours du second voyage (1634-1636), il fréquente l’élite scientifique parisienne et rend visite à Galilée, lequel, après avoir été forcé par le Saint-Office d’abjurer ses thèses – notamment sa défense de l’héliocentrisme copernicien (tel que formalisé par Copernic et justifié par Galilée, l’héliocentrisme est la théorie qui place le Soleil – et non la Terre – au centre de l’Univers) –, vit dans sa résidence forcée d’Arcetri, sur une colline de Florence. Le contenu de leur échange reste méconnu, mais Thomas Hobbes tient en haute estime celui qui soutient dans Il Saggiatore que « l’Univers » est « écrit en langue mathématique », qu’il obéit à des lois mécaniques et non aux desseins de Dieu.

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Article issu du magazine n°34 octobre 2009 Lire en ligne
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