Le mal vu d’Orient
La pensée chinoise ne connaît pas l’antagonisme du Bien et du Mal. Elle emprunte d’autres voies, qu’explore Alexis Lavis, spécialiste des courants de pensée orientaux.
Le mal compris comme adversaire du bien et l’interprétation de la relation de l’un avec l’autre à partir de la guerre – que celle-ci soit intérieure ou extérieure – ou la lutte des enfers contre le paradis, ou encore la mobilisation des forces du bien contre celles du mal : cela se décline en Occident depuis plusieurs siècles et a trouvé aux États-Unis son mode ultime de manifestation sous la forme des discours de George W. Bush ou des aventures de Star Wars. Or cette idée profondément occidentale (bien que perse à l’origine) que le bien est la défaite du mal, et vice versa, n’eut que très peu d’influence sur la pensée chinoise qui ne « lutte pas contre le mal », mais cherche une voie, c’est-à-dire à mettre l’existence en chemin. Le point sur les trois traditions chinoises.
Dans le confucianisme
Le Livre des rites (Liˇjì : 15-8) offre ce passage édifiant attribué à Confucius : « Quand les rites font défaut, les différents âges sont confondus, les classes de la parenté ne se comprennent plus, les femmes et les hommes se brouillent. Les maisons et les bâtiments n’ont plus de dimension. Les mesures ne signifient plus rien. Les mets sont sans rapport aux saisons. La musique n’a plus de caractère. Les moyens de transport n’ont plus de rapport avec leur usage propre. Les esprits quittent le monde et la douleur est insensée. »
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