“Love Life” : monades et mélo
Le nouveau film de Kōji Fukada tente de mettre avec sensibilité des solitudes en interactions dans un monde sans cesse mouvant. « Meilleur des mondes possibles » leibnizien ou tragédie de l’incommunicabilité ? À voir…
« Veuille ce qui arrive. » Le précepte stoïcien pourrait être aussi la morale (bouddhiste) de ce long métrage. Le réalisateur japonais Kōji Fukada réalise en effet un mélodrame subtil, invitant à composer avec la perte, à « vivre sans oublier le passé », comme le dit l’un des personnages, et à « aimer la vie » malgré son impermanence. Rien n’y est jamais caricatural, tout est dynamique. Il filme des interactions plutôt que de figer des situations ou de fixer des caractères. L’histoire débute ainsi, lorsqu’un accident vient ébranler le mariage de Jiro et Taeko, parents de Keita. Dans cette union désavouée par la belle-famille s’invitent, à l’occasion de ces vies chamboulées, les fantômes d’ex-relations amoureuses. Avec style et brio, le cinéaste s’intéresse à ces solitudes qui doivent composer avec la contingence de l’existence et la difficulté à communiquer, à ces « monades » pour parler comme Leibniz, néanmoins prises dans un réseau de relations. Le philosophe allemand désigne ainsi les unités simples et sans « fenêtres » qui composent le monde. Chaque « substance individuelle » est selon lui un « monde à part » mais en interaction constante avec les autres. Comme par métaphore, le jeune Keita est ainsi un champion d’Othello, un jeu de société et de stratégie sur un échiquier où chaque mouvement de pion détermine le suivant. À la différence de Leibniz, Kōji Fukada doute cependant que nous vivions dans le meilleur des mondes possibles. Cette « harmonie préétablie » à laquelle nous nous plaisons à croire n’est pour lui qu’un fantasme.
Pour Leibniz, l’univers est composé de « monades », petits éléments parfaitement fermés sur eux-mêmes. Or, dans sa vie, le philosophe semble avoir été lui-même un individu aussi génial qu’hermétique aux chocs.
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