Livres

Montaigne, le désir de savoir

Juliette Cerf publié le 2 min

Les agrégatifs en philosophie actuellement plongés dans les Essais de Montaigne en vue de l’oral n’ignorent pas combien ce livre est « consubstantiel » à son auteur (né en 1533 et mort en 1592). Trois livres consacrés à cette œuvre-auteur viennent de paraître. Signé par Emmanuel Naya, le petit ouvrage venant enrichir la collection « Philo-œuvres » des éditions Ellipses réunit une présentation synthétique, des textes commentés et un lexique. Réflexif et transversal, l’essai de Paul Mathias sobrement intitulé Montaigne, publié par les éditions Vrin, se montre bien plus ambitieux. L’auteur souligne la difficulté qu’il y a à vouloir s’approprier dans les Essais « une pensée qui s’y cristallise d’une manière plutôt itinérante que démonstrative ». C’est dans les itinéraires de la vie que s’inscrit la connaissance montaignienne : « Je hay qu’on nous ordonne d’avoir l’esprit aux nues, pendant que nous avons le corps à table », écrit le philosophe, qui révèle ainsi la vérité de sa démarche : « Nostre grand et glorieux chef-d’œuvre, c’est vivre à propos. » Les éditions Alternatives proposent, elles, un chemin de traverse. Reprenant certaines des inscriptions grecques et latines qui ornaient les poutres de la célèbre bibliothèque de Montaigne, Alain Legros dans Pas plus sage qu’il ne faut en livre une présentation vivante et esthétique. Il rappelle l’origine commune des mots savoir, sagesse et saveur… L’ouvrage met en regard la traduction de ces sentences antiques, les passages des Essais qu’elles ont inspirés et une interprétation graphique contemporaine.

Expresso : les parcours interactifs
Épicure et le bonheur
Pourquoi avons-nous tant de mal à être heureux ? Parce que nous ne suivons pas le chemin adéquat pour atteindre le bonheur, nous explique Épicure, qui propose sa propre voie. 
Sur le même sujet
Bac philo
3 min
Nicolas Tenaillon

Le désir est souvent conçu comme l’expression d’un manque. Le mot vient d’ailleurs du langage des oracles où il désigne l’absence d’une étoile (siderius) dans le ciel. On distingue le désir du besoin (qui appelle une satisfaction…


Article
4 min
Clara Degiovanni

“C’est moi que je peins”, écrit Montaigne. Que peut bien inspirer ce projet à celui qui écrit que “le moi est haïssable” ? S’il combat l’auteur…

Montaigne et Pascal. Le moi et le doute, ou la foi


Entretien
7 min
Sven Ortoli

Le moi apparaît avec l’intimité de la lecture offerte par l’imprimerie qui permet de disposer de livres à domicile. Montaigne, qui ne cesse de s’examiner lui-même, est l’archétype du nouveau rapport au savoir par lequel les humanistes s…


Article
2 min
Mathilde Lequin

En août 1563, sur son lit de mort, La Boétie confie à son ami Montaigne une ultime mission : l’édition de ses œuvres, qu’il n’a pas eu le temps de publier, fauché par la peste à 32 ans. Or, l’auteur des «Essais» ne publiera jamais le …



Article
2 min
Cédric Enjalbert

Montaigne est-il vraiment inhumé dans le caveau découvert dans les réserves du musée de l’Aquitaine, à Bordeaux ? Le doute persiste et les…

Ci-gît Montaigne ?