Pourquoi aimons-nous croiser des célébrités ?
Depuis qu’il réside à Paris, notre journaliste Samuel Lacroix ne cesse de croiser des stars. Remarquant que ces rencontres fortuites s’accompagnent souvent d’un sentiment d’enthousiasme débordant, il s’interroge sur les raisons d’une telle jubilation.
J’ai débarqué à Paris il y a maintenant un peu plus de cinq ans. Depuis que je m’y suis installé, je n’ai cessé de croiser des personnages publics plus ou moins connus. De Catherine Deneuve à Jean Castex en passant par Joey Starr ou Léa Drucker, les acteurs, politiques ou chanteurs n’ont cessé de se mettre en travers de mon chemin. Récemment, accompagné de ma consœur Clara Degiovanni, c’est le fameux youtubeur Lucas Hauchard, dit Squeezie, que j’ai aperçu à la terrasse d’un café, ce qui nous a arraché des gloussements dignes des dernières des groupies. Comme pour les autres, je ne suis pourtant pas allé lui parler, ne souhaitant pas le déranger alors qu’il était en pleine conversation et n’idôlatrant d’ailleurs pas à proprement parler le personnage.
Admirable incongruité
Pourtant, force est de constater qu’en apercevant ces célébrités, sans être un fan, je me comporte un peu comme tel. Il y a là quelque chose d’assez irrésistible, un enthousiasme qui s’impose malgré moi. Je me trouve quasi-systématiquement à jubiler, trop heureux d’avoir reconnu tel ou tel personnage public à cet endroit familier. Suis-je victime d’un star system qui m’impose de ressentir malgré moi une déférence vis-à-vis des puissants ? Peut-être, mais je crois être surtout démesurément amusé d’une forme d’incongruité. C’est que, comme si elle appartenait à un autre monde, nous avons l’impression que la célébrité n’a pas à se trouver au même endroit que nous. Aperçue dans un environnement familier, banal ou quotidien, elle vient de fait disséminer un peu d’extraordinaire dans l’ordinaire. On ne s’attendait pas à la voir dans le « monde réel », elle que nous ne percevons habituellement que par le biais d’une interface, généralement par l’intermédiaire d’un écran. À ce moment-là, notre regard est frappé et se fixe dans une forme d’admiration, soit, selon la définition qu’en donne Descartes, une « subite surprise de l’âme, qui fait qu’elle se porte à considérer avec attention les objets qui lui semblent rares et extraordinaires » (Les Passions de l’âme, 1649).
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