Quand les banquiers prêtent… serment
Les banquiers néerlandais se sont dotés d’un code d’honneur depuis le 1er janvier 2015. Cette innovation déontologique suffira-t-elle à restaurer la confiance en cette profession ?
Et si les banquiers s’engageaient à être honnêtes ? Ne riez pas, c’est chose faite aux Pays-Bas. Sur Dieu ou sur l’honneur, ils sont près de 90 000 à prêter serment depuis le 1er janvier 2015. Largement inspiré de celui d’Hippocrate, ce serment contient huit articles. Les banquiers jurent de donner la priorité à l’intérêt de leurs clients, de remplir leurs « devoirs avec intégrité » et de s’efforcer « de promouvoir la confiance dans le secteur financier ». Comme les médecins, ils s’engagent à ne pas abuser de leur savoir, à observer une clause de confidentialité et à agir avec transparence.
Les professions qui se dotent d’un code d’honneur partagent en principe la charge d’un bien commun : par serment, les médecins jurent de préserver la vie ; les avocats, d’agir avec « indépendance, probité et humanité » pour le droit d’être défendu. De quel intérêt commun les banquiers néerlandais se piquent-ils donc ? De la stabilité économique de la société. En reconnaissant l’« imputabilité » de leurs actions, ils tranchent pour une certaine vision éthique des affaires, assumant leur responsabilité en ne rejetant pas la faute sur le « système », comme en 2008. En promettant de considérer les intérêts de tous – celui « des clients, des actionnaires, des employés et de la société dans laquelle la firme fonctionne » –, ils adoptent la théorie des « parties prenantes », contre l’option de l’économiste Milton Friedman (1912-2006), selon laquelle « l’unique responsabilité sociale de l’entreprise est d’accroître ses profits », donc de servir ses actionnaires.
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