À quoi servait le site de Stonehenge ?
Du nouveau sur le célèbre site néolithique de Stonehenge. Une étude récente conteste l’idée suivant laquelle le cercle de pierre servait de calendrier solaire permettant de suivre au jour le jour le passage de l’année. Il n’en est pas moins certain, suivant le philosophe des sciences Paul Feyerabend (1924-1994), que le site possédait une fonction astronomique. Éclairage.
Stonehenge n’était pas un calendrier astronomique : c’est ce qu’affirment dans une récente étude le mathématicien Giulio Magli et l’astronome Juan Antonio Belmonte. Les deux auteurs attaquent l’interprétation de l’archéologue britannique Tim Darvill qui, il y a un an, présentait le site mégalithique de Stonehenge comme un véritable calendrier solaire : « Chacune des 30 pierres du cercle […] représente un jour dans un mois, lui-même divisé en trois semaines de 10 jours chacune. » Or rien ne prouve cette théorie particulièrement sophistiquée d’un site de la fin du Néolithique servant à suivre, jour par jour, l’écoulement de l’année.
Reste que les travaux des deux auteurs ne mettent pas en question l’idée que Stonehenge aurait un certain lien avec l’astronomie, que le site aurait permis de repérer certains phénomènes remarquables. Dans le champ philosophique, cette hypothèse a également été défendue par le théoricien de ce qu’on appelle l’anarchisme épistémologique Paul Feyerabend dans sa Philosophie de la nature (inachevé, Seuil, 2014). À ses yeux, « dans des temps [anciens], l’on trouve des observatoires mégalithiques, dont les prêtres et astronomes de tradition orale savaient faire parler l’architecture pour établir certains faits et réaliser des prévisions. Stonehenge, en Angleterre, en est l’un des plus grandioses exemples. […] Nous savons que les observations et prévisions astronomiques ont joué un rôle décisif » dans l’édification progressive du site, qui s’est déroulée en trois étapes : Stonehenge I (2800/2100 av. J.-C.), II (-2100/-2000) et III (-2000/-1100), au gré de vagues successives de population.
On peut donner deux sens au mot histoire : ce que l’homme a vécu, et le récit qu’il en fait. En tant que récit, l’histoire suppose l’écriture, dont l’invention marque le passage de la préhistoire à l’histoire. Tournée vers le passé,…
Opposée à l’opinion, voire à la sensation, la science désigne toute connaissance rationnelle obtenue par démonstration ou par observation et vérification. Suivant qu’elle précède l’expérience ou qu’elle parte d’elle, sa démarche est…
Paru en pleine vogue structuraliste, Les Mots et les Choses rencontre un vaste écho et soulève d’intenses débats. Dans cette fresque parcourant les siècles, Foucault propose une archéologie du savoir qui renouvelle l’histoire des…
La science a-t-elle le monopole de la vérité ? Oui, à en croire le savant et épistémologue Antoine-Augustin Cournot, selon l’extrait qui a…
À la fin du XXe siècle, Michel Serres, ordonnant les découvertes éparses des scientifiques, réécrit l’histoire… Astronomie, biologie, anthropologie, etc. concourent à composer la grande saga de l’humanité, de l’apparition de…
Le musée de l’Homme, à Paris, accueille jusqu’au 23 mai l’exposition Arts et Préhistoire. Vénus, fresques célèbres et autres peintures rupestres nous font naviguer dans l’espace, le temps mais surtout dans les diverses interprétations…
Certains qualifient de « ruin porn » la fascination que l’on éprouve parfois pour des sites laissés à l’abandon, comme Détroit,…
Avi Loeb est un physicien américano-israélien, spécialiste d’astronomie et professeur à Harvard. Il occupe au sein de la communauté scientifique…